Zurich (awp) - Novartis assure vendredi avoir constaté une supériorité - dont l'ampleur reste à déterminer - de son traitement expérimental contre la sclérose en plaques ofatumumab sur l'Aubagio (teriflunomide) de son concurrent hexagonal Sanofi. Les analystes auraient surtout espéré une comparaison avec l'Ocrevus du grand voisin bâlois Roche, qui présente un mécanisme d'action comparable et constitue pour l'heure la référence dans le domaine.

Les études cliniques "Asclepios" I et II ont notamment démontré une réduction du taux annualisé de rechute chez les patients présentant la forme récurrente-rémittente de la maladie, permettant à ces volets de recherche d'atteindre leur critère primaire d'évaluation.

Plusieurs critères secondaires ont également été concrétisés, à commencer par un ralentissement non détaillé de la progression de l'invalidité. La multinationale prévoit de faire un point plus précis sur les résultats de ces études à l'occasion du prochain congrès du Comité européen pour le traitement et la recherche contre la sclérose en plaques (Ectrims), qui se tiendra du 11 au 13 septembre à Stockholm.

Des pourparlers seront ensuite engagés avec diverses gendarmes sanitaires d'ici la fin de l'année, en vue d'une autorisation de commercialisation. En cas d'homologation, l'ofatumumab pourrait devenir la première thérapie pour cellules B qu'une vaste population de patients pourrait s'administrer de manière autonome par voie sous-cutanée mensuellement à domicile, précise un communiqué.

Le laboratoire rhénan a acquis les droits sur l'ofatumumab auprès du danois Genmab et de son partenaire britannique GlaxoSmithKline (GSK) en décembre 2015, moyennant jusqu'à un milliard de dollars en versements initial et d'étapes. La substance est déjà commercialisée dans le domaine oncologique sous l'appellation Arzerra.

Expectative et conjectures

Il faudra patienter jusqu'au 13 septembre et la fin du congrès annuel du Comité européen pour le traitement et la recherche contre la sclérose en plaques (Ectrims) pour se faire une idée plus précise de l'avantage de l'ofatumumab sur l'Aubagio, trépigne UBS dans un commentaire.

La banque aux trois clés souligne par ailleurs que le marché de la sclérose en plaques commence à saturer avec le lancement sur la seule année écoulée de nombreuses nouvelles options thérapeutiques.

Homologué depuis le printemps 2017, l'Ocrevus de Roche offrait par rapport au Rebif de Merck KGaA une réduction du taux de récidive de 46 à 47%, rappelle Laura Sutcliffe. L'analyste d'UBS souligne à cet égard que toute comparaison directe avec l'ofatumumab demeure hasardeuse, les populations de patients observés et les substances de comparaison n'étant pas les mêmes.

L'avantage d'une auto administration par voie sous-cutanée à un rythme mensuel de l'ofatumumab sur une infusion biannuelle en milieu hospitalier pour l'Ocrevus relèvera des préférence personnelles des patients, anticipe la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'ampleur de la réduction du taux annualisé de rechute constituera à cet égard un critère bien plus déterminant dans le choix entre ces deux traitements.

Goldman Sachs rappelle que les analystes articulent en moyenne un chiffre d'affaires de trois quarts de milliard de dollars pour l'ofatumumab à l'horizon 2023.

L'annonce semblait inspirer les détenteurs de capitaux et la nominative Novartis s'appréciait à 11h20 de 1,7% à 89,30 francs suisses, constituant l'un des principaux moteurs d'un SMI en hausse de 0,77%.

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