Londres (awp/afp) - Le groupe énergétique britannique Centrica va vendre ses activités de distribution aux Etats-Unis pour 3,6 milliards de dollars (3,3 milliards de francs suisses), une opération bienvenue compte tenu de sa santé financière chancelante, et qui a fait s'envoler son titre en Bourse vendredi.

Centrica, propriétaire du premier fournisseur britannique d'énergie British Gas, annonce dans un communiqué avoir trouvé un accord pour céder ses activités américaines à l'américain NRG Energy.

Cette opération marque un tournant dans le développement international du groupe, qui va désormais se recentrer sur le Royaume-Uni et l'Irlande.

Il compte utiliser l'argent obtenu pour réduire sa dette et renflouer le fonds de retraite de ses employés.

"Cette cession est liée à notre stratégie de devenir un groupe plus simple et plus mince, et va renforcer considérablement notre bilan", sans compter que les résultats de cette branche américaine étaient erratiques, souligne Chris O'Shea, directeur général de Centrica.

Cette opération survient après l'annonce d'un plan de restructuration en juin, qui passe par la suppression de 5.000 emplois, surtout dans l'encadrement, soit un cinquième des effectifs, en raison de l'impact de la crise du nouveau coronavirus.

Le secteur de la distribution d'énergie est bousculé par la crise sanitaire qui a conduit à développer la gestion des contrats en ligne, au détriment des personnes travaillant sur le terrain.

Centrica était déjà en grande difficulté avant la pandémie, subissant une érosion du nombre de ses clients, du fait d'une vive concurrence et du plafonnement des tarifs au Royaume-Uni.

Le marché saluait quant à lui l'annonce de la vente des activités américaines, qui représentent une bouffée d'air frais pour le groupe.

Son titre s'envolait de 17,64% à 47,49 pence vers 10H40 GMT à la Bourse de Londres.

"L'accord donne de l'air à Centrica confronté à des pressions sur sa dette et pourrait permettre au groupe d'envisager de renouer avec un dividende, ce qui est très important pour les actionnaires", note Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Pour Emilie Stevens, analyste chez Hargreaves Lansdown, l'offre de rachat est même "généreuse" et bien plus élevée que ce que à quoi s'attendait le marché.

Elle permet en outre à Centrica d'être moins dans l'urgence pour réaliser la cession prévue de ses activités dans le pétrole, le gaz et le nucléaire, qui a été rendue difficile par le plongeon des cours des matières premières.

afp/jh