Le géant de l'énergie Engie (ENGI.FR) a annoncé jeudi qu'il ne visait plus pour 2016 qu'un résultat net récurrent dans le bas de sa précédente fourchette d'objectifs, comprise entre 2,4 et 2,7 milliards d'euros, au vu de sa performance financière sur les neuf premiers mois de l'exercice.

L'ex-GDF Suez a cependant confirmé ses autres objectifs, à savoir un ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) inférieur ou égal à 2,5, et le versement d'un dividende de 1 euro par action au titre de l'exercice 2016.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires d'Engie s'est établi à 47,5 milliards d'euros, en baisse de 11,1% à données publiées et de 10,3% hors effets de change et de périmètre, et son excédent brut d'exploitation (Ebitda) est ressorti à 7,7 milliards d'euros, en recul de 5,4% à données publiées et de 2% à données comparables.

Le recul de l'activité du groupe "s'explique en particulier par la chute des prix des commodités qui impacte les activités d'exploration-production, de commercialisation, d'achat-vente de gaz et de GNL et de production d'électricité et par les températures en France moins froides sur les neuf premiers mois de l'année 2016 par rapport à la même période en 2015", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Comme bon nombre de ses pairs en Europe, Engie a pâti d'une faible demande d'énergie en Europe de l'Ouest, où la croissance est atone. Parallèlement, les subventions accordées pour les énergies renouvelables rendent les centrales électriques traditionnelles moins rentables. Le groupe a par conséquent décidé de fermer des centrales et de comptabiliser des milliards de dollars de dépréciations d'actifs ces dernières années.

La direction d'Engie a fait part de son intention de réduire l'exposition du groupe aux prix de l'énergie en recentrant ses activités sur les services et les activités régulées, dans lesquels des contrats de long terme garantissent une rentabilité stable.

Engie entend céder pour 15 milliards d'euros d'actifs et investir 22 milliards d'euros entre 2016 et 2018 pour faire passer la part de l'Ebitda généré par les activités contractuelles et régulées à 85%, contre 50% fin 2015.

A ce jour, Engie a signé pour 6,1 milliards d'euros de cessions, soit 41% de son objectif 2018, et réalisé pour 3,1 milliards d'euros de dépenses d'investissements "de croissance", a indiqué le groupe jeudi.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: VLV

(Inti Landauro a contribué à cet article)