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BUCAREST (awp/afp) - Le gouvernement de gauche en Roumanie a décidé vendredi par ordonnance d'imposer une batterie de taxes aux banques et aux groupes énergétiques malgré le mécontentement des milieux d'affaires.

L'annonce mardi de cette série de taxes avait entraîné une vague de ventes à la Bourse de Bucarest mercredi, mais les mesures adoptées vendredi sont moins dures que celles alors rendues publiques.

"Nous avons adopté une nouvelle série de mesures afin d'améliorer le quotidien des Roumains, le niveau d'investissement, et pour corriger certaines pratiques injustes dans le secteur énergétique et bancaire", a déclaré la Première ministre Viorica Dancila vendredi au cours de la réunion du conseil des ministres en présentant ces mesures.

Face à la difficulté de maintenir le déficit public sous la barre des 3%, le gouvernement a eu recours à une batterie d'amendements fiscaux qui devraient entrer rapidement en vigueur. Mais les milieux économiques se sont plaints d'un manque de consultation.

La Roumanie est le pays qui a la croissance du PIB la plus forte au sein de l'Union européenne (7% en 2017).

Mais les sociaux-démocrates au pouvoir ont fortement augmenté les salaires dans la fonction publique et les retraites courant 2018 tout en abaissant certaines taxes, des largesses qui menacent de faire déraper le déficit public.

Parmi les mesures figure une taxe progressive sur les actifs des banques indexée sur la hausse de plus de 2% des taux d'intérêt, ce que le gouvernement a nommé "taxe sur l'avidité".

Les compagnies énergétiques seront quant à elles frappées d'une taxe de 2% sur leur chiffre d'affaires.

Les prix du gaz et de l'électricité seront gelés sur les trois prochaines années aussi bien pour les consommateurs que pour certains clients industriels.

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a effectué une visite vendredi à Bucarest où il a critiqué ces mesures.

Des sociétés étrangères implantées en Roumanie, dont le groupe pétrolier autrichien OMV, pourront être affectées par ces mesures.

"Je ne suis pas inquiet pour les sociétés autrichiennes car celles-ci peuvent déménager. Mais je suis plutôt inquiet pour l'économie de la Roumanie", a affirmé le chancelier Kurz, ajoutant que ces impôts vont nuire à la croissance et dissuader les investisseurs.

Les investisseurs ont également appelé le gouvernement à ne pas appliquer ces nouvelles mesures, estimant qu'elles pourraient déclencher "une crise économique".

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