Londres (awp/afp) - L'or a continué de remonter cette semaine, les investisseurs privilégiant le métal jaune pour se prémunir contre les incertitudes politiques.

L'once d'or a atteint jeudi 1.257,47 dollars, au plus haut depuis trois semaines.

"Les risques que (le président américain) Donald Trump conduise une politique fortement protectionniste ainsi que sa politique imprévisible ont déclenché une vague d'aversion au risque chez les investisseurs. Dans ces conditions, l'or devient un choix populaire", a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Selon plusieurs sources, la nouvelle administration américaine de Donald Trump, affichant des positions hostiles au libre-échange et à la lutte contre le réchauffement climatique, a poussé le G20 Finances qui se tenait le week-end dernier à Baden-Baden (Allemagne) à retirer de sa déclaration finale sa traditionnelle condamnation du protectionnisme économique.

L'instabilité est par ailleurs palpable à Washington, où le nouveau président s'est opposé à une partie de sa majorité républicaine sur l'abrogation de l'"Obamacare".

"La Réserve fédérale américaine (Fed) prend son temps pour relever ses taux directeurs, et les investisseurs dans l'or apprécient la nouvelle", a commenté Naeem Aslam, analyste chez ThinkMarkets.

Une hausse moins rapide que prévue des taux de la Fed rend les obligations moins rentables et les rend moins attractives face à l'or, jugé plus sûr mais qui est un investissement sans rendement.

"En plus, les incertitudes politiques en Europe, avec les élections françaises et le Brexit, pourraient doper les cours de l'or", a remarqué Naeem Aslam.

"Les pertes des marchés actions et la faiblesse du dollar ont profité au dollar. Il faut également garder les risques géopolitiques en tête, avec la multiplication des essais de missile en Corée du Nord", a abondé Liz Grant, analyste chez Sucden.

L'argent est resté stable sur la semaine.

"Le métal gris reste sous pression pour les investisseurs spéculatifs, et ne profite pas de la baisse du dollar", a commenté Lukman Otunuga.

Le platine est resté stable, tandis que l'once de palladium a atteint vendredi 816,21 dollars, à son plus haut niveau depuis deux ans.

"Le marché est plutôt favorable aux métaux rares, mais c'est la santé de l'industrie automobile qui profite au palladium, car elle représente 80% de la demande", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"Le cabinet LMC Automotive prévoit une croissance de la demande de voitures de 2,5% en 2017, contre 1,3% prévu précédemment. La baisse de la demande chinoise qu'on attendait ne s'est pas matérialisée, car l'abattement fiscal pour les acheteurs a été abaissé au lieu d'être annulé", ont précisé les analystes.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.247,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.229,60 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 17,63 dollars, contre 17,40 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 964 dollars, contre 960 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 816 dollars, contre 752 dollars à la fin de la semaine précédente.

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