La transition vers le cloud (informatique à distance et par abonnement) d’Oracle n’avance pas aussi rapidement qu’attendu par les investisseurs. L’action de l'éditeur américain de logiciels professionnels occupe la dernière marche de l’indice S&P 500, chutant de 9,89% à 46,79 dollars après avoir présenté des revenus dans le cloud et des perspectives dans ce domaine décevants. La sanction boursière est d’autant plus lourde qu’il s’agit du troisième trimestre consécutif que ses objectifs concernant le cloud ne sont pas à la hauteur des attentes.

Au troisième trimestre, clos fin février, de son exercice fiscal 2018, Oracle a enregistré une lourde perte en raison d'une charge de 6,9 milliards de dollars liée à la réforme fiscale. Elle est ressortie à 4,02 milliards de dollars, soit 98 cents par action, contre un bénéfice net de 2,24 milliards, soit 53 cents par titre, un an plus tôt.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a cependant dépassé de 8 cents le consensus Thomson Reuters en ressortant à 83 cents. JPMorgan souligne toutefois que cette surperformance est liée principalement à un taux d'imposition plus faible que prévu.

Le reste de la publication a déçu, à commencer par les revenus d'Oracle. Ces derniers ont augmenté de 6% à 9,77 milliards de dollars alors que le marché visait 9,78 milliards de dollars. Ils ont progressé de 2% à taux de change constants.

Cette contreperformance s'explique par des revenus générés par ses activités dans le cloud moins dynamiques que prévu. Ils ont augmenté de 32% à 1,566 milliard de dollars là où le marché anticipait 1,59 milliard de dollars. La progression est de 29% à taux de change constants.

Pour le trimestre en cours, Oracle vise un bénéfice par action hors éléments exceptionnels compris entre 89 et 92 cents alors que le marché vise 90 cents. Le chiffre d'affaires total est anticipé en progression de 1% à 3% (entre stable et -2% à taux de change constants) tandis que les seules activités cloud devraient croître de 19% à 23% (de 17% à 21% à taux de change constants). Les analystes étaient plus optimistes, anticipant une augmentation de 24%.

Ne voyant toujours pas venir l'accélération de l'activité cloud, qui aurait permis à l'action Oracle de mettre un terme à deux ans de sous-performance, KeyBanc a abaissé sa recommandation de Surpondérer à Pondération en ligne. Il fait remarquer que ses concurrents, Microsoft, Salesforce et Amazon Web Services enregistrent une expansion plus soutenue tout en affichant des revenus dans le cloud plus importants. L'analyste en tire la conclusion qu'Oracle pourrait éprouver des difficultés à rattraper ses pairs dans cette spécialité.