San Francisco (awp/afp) - Oracle, le groupe informatique spécialisé dans les logiciels et services à destination des entreprises, a annoncé mardi soir des résultats trimestriels et annuels meilleurs que prévu grâce au "cloud" mais les prévisions n'ont pas convaincu les investisseurs.

Comme d'autres groupes informatiques historiques, Oracle opère sa transition vers l'informatique dématérialisée, le "cloud" et ses performances en la matière sont scrutées de très près par les marchés.

Mais le groupe a modifié ce trimestre la présentation de ses activités de "cloud", dont les résultats ne sont plus présentés séparément mais combinés à d'autres activités, rendant difficile l'évaluation des performances du seul "cloud" et suscitant la méfiance de certains analystes.

Cela, ainsi que des prévisions jugées timorées, ont semble-t-il décontenancé les investisseurs: le titre a d'abord bondi de près de 4% juste après la publication des résultats, avant d'opérer un mouvement de yoyo et finalement d'être sanctionné : vers 02H00 GMT (mercredi), le titre perdait 3,70% à 44,56 dollars dans les échanges suivant la clôture de Wall Street.

Sur l'exercice annuel décalé, le bénéfice net est ressorti à 3,8 milliards de dollars, en très net repli (-59%) sur un an, ce qui s'explique par une perte exceptionnelle de 4 milliards de dollars que le groupe avait subie fin 2017, du fait d'ajustements comptables liés à la loi fiscale américaine votée mi-décembre.

Ajusté de cet élément exceptionnel et rapporté par action, la référence en Amérique du Nord, le bénéfice atteint en revanche 3,12 dollars, soit 4 cents au-dessus des attentes moyennes des analystes.

Le chiffre d'affaires annuel est en hausse de 6% à 39,8 milliards, un chiffre conforme aux attentes.

Oracle a aussi fait part d'un chiffre d'affaires annuel de 26,3 milliards de dollars pour la branche "Cloud Services and License Support", qui connaît une hausse de 10%, mais le groupe présente aussi les revenus d'une branche "Cloud License and On-Premise License", qui eux sont en repli de 4% à 6,2 milliards.

Les performances sont "principalement tirées par une forte croissance dans nos activités de +cloud+", a assuré la dirigeante du groupe Safra Catz, qui prévoit une croissance à deux chiffres du bénéfice ajusté par action pour l'exercice annuel en cours grâce au "cloud".

Mme Catz a précisé ses prévisions pendant la conférence téléphonique avec des analystes: elle prévoit un bénéfice ajusté situé entre 67 et 69 cents pour le trimestre en cours, le premier de son exercice décalé, affecté notamment par des effets de change défavorables, quand les analystes tablent en moyenne sur 68 cents.

Sur le seul dernier trimestre (mars-avril-mai) de son exercice décalé, le chiffre d'affaires s'est inscrit en hausse de 3% à 11,25 milliards de dollars, par rapport à la même période de l'an dernier. C'est au-dessus des attentes des analystes, qui tablaient sur 11,19 milliards de dollars en moyenne.

Le bénéfice net est quant à lui ressorti à 3,4 milliards (+5%). Ajusté et rapporté par action, il est de 99 cents, soit 5 cents au-dessus des attentes moyennes des analystes.

Sur ces trois mois, les "Cloud Services and License Support" ont rapporté 6,8 milliards de dollars (+8%) mais la branche "Cloud License and On-Premise License" a vu son chiffre d'affaires reculer de 5% à 2,5 milliards.

afp/ol