(Actualisé avec citation de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon §11 à §13)

PARIS, 16 juin (Reuters) - Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, a annoncé mardi un nouveau renforcement du dispositif de sécurité à Dijon après quatre nuits consécutives de violences liées à un règlement de compte entre des habitants du quartier des Grésilles et des membres de la communauté tchétchène.

Deux unités de forces mobiles - soit près de 150 policiers et gendarmes - doivent être déployés sur le terrain dans la soirée pour assurer le calme dans le quartier des Grésilles et le centre-ville de Dijon, où plusieurs démonstrations de force ont eu lieu ces derniers jours.

Entre 100 et 150 Tchétchènes, lourdement armés, venant de divers endroits de la France et de l'étranger, ont fait irruption dans la cité bourguignonne durant le week-end après l'agression de l'un des leurs, un jeune homme de 16 ans, selon des sources policières.

Ils cherchaient à en découdre avec les agresseurs présumés.

Plusieurs habitants ont été blessés lors de ce règlement de compte. Une première expédition punitive a été menée dans un bar à chicha. Des échanges de tirs ont aussi eu lieu dans le quartier des Grésilles. Un gérant d'une pizzeria a été grièvement blessé par balle, selon ces sources policières.

Lundi soir, de jeunes habitants ont répondu par une démonstration de force, en exhibant des armes, selon les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Ces événements ont été suivis par un affrontement avec les forces de l'ordre.

"Je veux passer un message très clair aux voyous que nous avons vu exhiber des armes, aux individus qui sont venus commettre ici des violences à Dijon, notre réponse sera extrêmement ferme", a dit Laurent Nunez, en déplacement à Dijon.

"Personne ne peut se faire justice par lui-même."

Lundi soir, le ministère de l'Intérieur avait déjà promis d'envoyer une unité et demie de forces mobiles en renfort pour ramener le calme.

Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances de ces événements.

"Exhibition d’armes de guerre, armes de poing, fusil à pompe ou pistolets mitrailleurs, (….) on ne sait plus si l’on est au Far West ou à Badgad, dans Orange mécanique ou dans Mad Max", a déclaré la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui reproche un manque d'intervention de la part des forces de l'ordre lors de ces évènements. Marine Le Pen s'était déplacée à Dijon en après-midi pour y tenir une conférence de presse.

"Au lieu de persécuter et de gazer les personnels soignants, la police ferait mieux de lutter contre le trafic d'armes comme le prouve la situation à Dijon", a écrit pour sa part sur Twitter le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, en référence aux tensions qui ont émaillé la journée de mobilisation du personnel soignant mardi. (Caroline Pailliez, édité par Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)