Paris (awp/afp) - Le groupe espagnol Cellnex, spécialisé dans les pylônes pour télécoms, a annoncé mardi avoir fait l'acquisition de près de 11'000 pylônes supplémentaires en France, Italie et Suisse, pays dans lesquels il en construira également 4000 d'ici à 2027, renforçant par la même occasion sa place de numéro un européen.

Le groupe installé à Barcelone a en effet signé un accord de deux milliards d'euros pour acquérir 70% du capital de la filiale gérant les pylônes du groupe Iliad en France et 100% de la filiale du même groupe, avec la même fonction en Italie, soit un total de 7900 sites, ainsi que ceux construits à l'avenir par l'opérateur dans les deux pays.

Dans le même temps, Cellnex a signé un accord similaire avec l'opérateur suisse Salt, également propriété, via sa holding personnelle, de Xavier Niel, le fondateur d'Iliad, pour l'acquisition de 2800 pylônes supplémentaires dans la Confédération, pour un montant de 700 millions d'euros.

Ces opérations permettent au groupe de "non seulement consolider notre position de principal opérateur d'infrastructures passives en France mais également de nous renforcer de manière décisive en Italie et de nous consolider en Suisse", s'est félicité le PDG du groupe Tobias Martinez.

Le groupe prévoit de dépenser 1,35 milliard d'euros supplémentaires auprès des deux groupes pour l'acquisition de 2.500 pylônes en France, 1000 en Italie et 500 en Suisse, entre 2020 et 2027, à mesure qu'avanceront les déploiements d'Iliad et Salt dans les trois pays.

A l'issue de ces opérations, Cellnex devrait détenir 45.000 pylônes dans six pays européens (Espagne, France, Italie, Suisse, Pays-Bas et Royaume-Uni), contre environ 30.000 actuellement et 7.000 en 2014, début de sa phase d'internationalisation.

L'opérateur d'infrastructures est notamment très actif en France, où il a déjà fait l'acquisition de plus de 4.000 sites appartenant à Bouygues Telecom en 2017.

Selon la presse espagnole, le groupe catalan ambitionne également de racheter 60% du capital de son concurrent français, TDF, ancienne filiale de France Telecom (désormais Orange), pour trois milliards d'euros, une information que Cellnex n'a pas souhaité commenter.

Le groupe, coté à la Bourse de Madrid et qui compte la holding familiale de la famille Benetton (Edizione) parmi ses actionnaires, a réalisé un chiffre d'affaires de 901 millions d'euros en 2018.

afp/jh