FRANÇOIS DE RUGY SAUVE SON POSTE MAIS DOIT RENDRE DES COMPTES

PARIS - François de Rugy, fragilisé par des révélations sur son train de vie de président de l'Assemblée nationale puis de ministre d'Etat, a sauvé son poste jeudi mais il devra rendre des comptes, comme le lui a intimé Edouard Philippe lors d'un entretien convoqué en urgence à Matignon.

Mis dans l'embarras par des photographies de dîners fastueux et des informations sur des travaux réalisés dans son logement de fonction, le numéro deux du gouvernement a dû bousculer son agenda pour venir s'expliquer devant le Premier ministre.

Les deux hommes "sont convenus ensemble de la nécessité de répondre à toutes les questions que se posent légitimement les Français", précise Matignon dans un message transmis à Reuters.

Le successeur de Nicolas Hulot à la Transition écologique s'est engagé à soumettre ses frais de réception aux autorités de contrôle de l'Assemblée nationale, qu'il a présidée en 2017-2018, et à rembourser si nécessaire "chaque euro contesté".

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QUINZE PARLEMENTAIRES SOUPÇONNÉS DE DÉTOURNEMENT DE FONDS

PARIS - Quinze parlementaires ou anciens parlementaires français, dont l'ex-député socialiste Jean-Christophe Cambadélis, font l'objet d'enquêtes du parquet national financier portant sur des soupçons de détournement de fonds publics, a-t-on appris jeudi de source judiciaire, confirmant des informations du Monde.

Les sept députés et huit sénateurs concernés - dont certains toujours en exercice - sont soupçonnés d'avoir pioché dans leurs indemnités représentatives de frais de mandat, dont l'usage est strictement encadré, pour financer des dépenses sans rapport avec leurs activités de parlementaires.

Le préjudice s'élèverait de 20.000 à 80.000 euros selon les cas.

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ENQUÊTE OUVERTE À L'ENCONTRE D'ERIC WOERTH DANS L'AFFAIRE TAPIE

PARIS - La commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR) a ouvert une enquête il y a un environ un mois à l'encontre d'Eric Woerth pour des soupçons de malversations dans un volet de l'affaire Tapie, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

L'ex-ministre du Budget est plus exactement soupçonné de "concussion", soit de malversation dans l'exercice d'une fonction publique, précise cette source.

L'affaire concerne le traitement fiscal qui aurait été appliqué aux 403 millions d'euros que Bernard Tapie a reçus aux termes de l'arbitrage qui l'opposait, en 2008, au Crédit lyonnais dans le dossier Adidas.

Eric Woerth aurait accordé un abattement de l'ordre de 54 à 83 millions d'euros sur les sommes obtenues, contre l'avis de son administration fiscale, selon le quotidien Libération qui avait révélé l'affaire en 2013.

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VINCENT LAMBERT EST MORT APRÈS DES ANNÉES DE PROCÉDURES

STRASBOURG/PARIS - Vincent Lambert, dont le cas est devenu un symbole en France des débats sur la fin de vie, est mort jeudi matin à l'âge de 42 ans après des années de batailles judiciaires entre les membres de sa famille, qui se déchiraient sur son sort.

Les médecins du CHU de Reims (Marne) avaient arrêté le 2 juillet les traitements prodigués jusque-là à ce tétraplégique, en état végétatif depuis plus de dix ans.

Sa mort, qui n'était qu'une question de jours faute d'alimentation et d'hydratation artificielle, a été confirmée à Reuters par les avocats des parents et de l'épouse.

Les traitements avaient déjà été suspendus le 20 mai, conformément aux souhaits de plusieurs membres de la famille, mais le corps médical avait dû annuler la procédure à la suite d'une décision rendue le soir même par la Cour d'appel de Paris, saisie en urgence par les parents de Vincent Lambert.

La querelle est allée jusqu'à la Cour de cassation, qui a annulé fin juin l'arrêt de la Cour d'appel.

"C'est un soulagement qu'il soit parti parce que, concrètement, il aura souffert jusqu'au bout", a déclaré à des journalistes François Lambert, neveu de Vincent Lambert, qui était favorable de longue date à cette issue.

A l'inverse, les avocats des parents ont une nouvelle fois dénoncé, dans un communiqué commun, les décisions judiciaires et médicales qui ont abouti à la mort de Vincent Lambert, véritable "crime d'Etat" selon eux.

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L'IRAN AURAIT TENTÉ D'ARRAISONNER UN PÉTROLIER BRITANNIQUE

LONDRES - Trois navires de guerre iraniens ont tenté d'empêcher mercredi le passage d'un pétrolier britannique par le détroit d'Ormuz, à l'entrée du Golfe, mais ils se sont retirés à la suite d'avertissements lancés par un bâtiment de la Royal Navy présent dans le secteur, a déclaré jeudi matin le gouvernement britannique.

Londres a exhorté les autorités iraniennes à "favoriser une décrue de la tension dans la région" après ce nouvel incident, qui a visé le pétrolier British Heritage, affrété par BP et battant pavillon de l'île de Man.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, cité par l'agence de presse Fars, a jugé les informations britanniques "sans valeur". Quant au corps d'élite des Gardiens de la Révolution, il a démenti que des navires aient tenté de faire stopper ce pétrolier britannique.

L'incident intervient moins d'une semaine après que les Royal Marines britanniques ont saisi au large de Gibraltar un supertanker iranien qu'ils soupçonnaient de vouloir acheminer du pétrole en Syrie, en violation des sanctions imposées par l'Union européenne depuis le début du conflit syrien, en 2011.

PAS DE SANCTIONS US CONTRE LE CHEF DE LA DIPLOMATIE IRANIENNE "POUR L'INSTANT"

WASHINGTON - Les Etats-Unis ont décidé de ne pas imposer de sanctions, pour l'instant, contre le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohamed Javad Zarif, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier, signe que Washington pourrait ouvrir la voie à la diplomatie.

Le 24 juin dernier, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a annoncé que Zarif serait inscrit sur une liste noire et que plusieurs milliards de dollars de fonds iraniens seraient bloqués.

Placer le négociateur en chef de l'Iran sur la liste des personnalités sanctionnées aurait été un acte inhabituel, qui aurait entravé les efforts des Etats-Unis visant à utiliser la voie diplomatique pour résoudre leurs différends avec Téhéran au sujet de son programme nucléaire, ses activités dans la région et ses essais balistiques.

Les sources interrogées par Reuters n'ont pas donné les raisons de cette décision.

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LES CORPS DE 38 MIGRANTS DÉCOUVERTS EN TUNISIE

TUNIS - Les corps de 38 migrants ont été découverts jeudi en Tunisie après un naufrage survenu la semaine dernière, dont le bilan s'élève désormais à 58 morts, rapporte le Croissant-rouge tunisien.

Selon l'organisation, le bilan définitif pourrait dépasser les 80 morts, ce qui ferait de ce naufrage l'un des plus graves à ce jour. Il s'est produit le 3 juillet au large de Zarzis. Le bateau était parti de Zouwara, en Libye, à destination de l'Europe. Quatre rescapés ont été secourus par des pêcheurs, mais l'un d'eux a succombé après avoir été hospitalisé, selon le Haut Commissariat de l'Onu aux réfugiés.

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LA FRANCE IGNORE LES MENACES DE TRUMP ET VOTE LES TAXES SUR LES GAFA

PARIS - Le Parlement français a définitivement adopté jeudi, par un vote à main levée du Sénat, le projet de loi sur la "création d'une taxe sur les services numériques", ignorant les menaces de représailles du président américain Donald Trump.

Dans une déclaration faite juste avant le vote à la chambre haute, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a considéré que Paris et Washington devaient régler leurs divergences sur ce dossier "autrement que par la menace."

"Je crois profondément que, entre alliés, nous pouvons et nous devons régler nos différends autrement que par la menace", a-t-il dit alors que le texte prévoit une taxe de 3% sur les revenus des grands acteurs du numérique en France qui devrait rapporter 500 millions d'euros par an.

Donald Trump a ordonné à son administration d'ouvrir une enquête sur le projet de taxe française, un processus qui pourrait déboucher sur l'imposition par les Etats-Unis de droits de douane sur les produits français ou autres mesures de rétorsion commerciales.

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ORANGE PROPOSE D'INDEMNISER LES VICTIMES DE LA CRISE DES SUICIDES

PARIS - Orange a annoncé jeudi, à l'issue du procès pour harcèlement moral d'ex-dirigeants de France-Télécom, son intention de réparer sans attendre les "souffrances" infligées à ses salariés par les restructurations des années 2006 à 2010.

L'entreprise a connu une vague de suicides d'avril 2008 à juin 2010, au plus fort d'un plan visant à réduire ses effectifs de 22.000 personnes et à en déplacer 10.000 autres.

Pour la première fois pour une entreprise du CAC 40, le ministère public a requis vendredi dernier de la prison ferme contre l'ancien PDG Didier Lombard et six autres ex-dirigeants de France Télécom, devenu Orange en 2013.