La guerre des prix, qui caractérise le marché français des télécoms depuis 2012, a redoublé d'intensité depuis le début de l'année, pesant sur les marges et les cash flow de ses quatre acteurs au moment où ils doivent consentir de lourds investissements pour déployer leurs réseaux 4G et fibre.

Cette redoutable équation pousse plusieurs opérateurs à plaider pour un passage de quatre à trois acteurs dans l'Hexagone sans qu'aucun schéma n'ait pour l'instant réussi à aboutir, en dépit de multiples tentatives.

"Mon point de vue est que la probabilité d'une consolidation en France est faible. La nature et l'histoire des acteurs du marché français rendent peu probable et difficile de trouver une façon de consolider", a expliqué lors d'une conférence avec les analystes le PDG, qui avait conduit des discussions avec Bouygues en 2016 avant qu'elles ne tournent court.

"Nous ne voyons rien à court terme", a-t-il observé, ajoutant qu'Orange, du fait de son poids sur le marché français, était dans l'impossibilité de jouer un rôle de premier plan pour de telles discussions.

A moyen terme, c'est-à-dire à partir de 2019, a-t-il précisé, une consolidation reste "inévitable".

"Il ne sera pas tenable à long terme de rester à quatre acteurs", a-t-il dit, réaffirmant qu'Orange se tenait prêt à "faciliter" des négociations.

Toujours sur le front du M&A, le dirigeant a précisé que son groupe ne travaillait à aucune opération de consolidation "trans-frontières", en l'absence notamment de cibles potentielles au Portugal ou en Italie.

La région Afrique et Moyen-Orient, où Orange est présent, pourrait en revanche présenter des opportunités d'acquisitions sélectives attractives, a-t-il dit.

Voir aussi :

Orange ralentit en France au T2 mais la rentabilité progresse

(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Bouygues, Orange, Iliad, Altice Europe