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par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain

PARIS, 20 avril (Reuters) - L'opérateur télécoms Orange lancera le 6 juillet sa banque sur mobile "Orange Bank", en ambitionnant de concurrencer les acteurs traditionnels avec une offre gratuite et innovante dont il compte aussi faire un outil de rétention de ses abonnés.

Confronté à une forte pression concurrentielle et réglementaire sur son coeur de métier, le numéro un français des télécoms a fait des services financiers un des axes prioritaires de sa diversification.

Avec Orange Bank, l'opérateur espère séduire deux millions d'abonnés en l'espace de dix ans en misant sur son gisement de 30 millions de clients mobiles, son réseau déjà fourni de boutiques et un cadre réglementaire permettant désormais de changer plus facilement de banquier.

Les principales banques en ligne en France, ING Direct et Boursorama (Société Générale), comptent aujourd'hui un million de clients chacune.

"Je pense que le secteur bancaire n?a pas encore fait sa vraie transformation digitale", a déclaré le PDG Stéphane Richard, qui a dévoilé les contours de la nouvelle offre lors de la conférence annuelle de l'opérateur dédiée aux innovations.

"C'est une banque qui a été pensée, réfléchie, préparée par des équipes mixtes avec des gens qui connaissent bien les usages digitaux et des experts de la banques."

Pour séduire, Orange fait le pari de la gratuité - pas de frais de tenue de compte ou de carte bancaire - et en prime un cadeau de bienvenue pour les nouveaux clients qui devrait représenter 80 euros, selon une source interne.

Le nouveau service, accessible à la fois via une application sur mobile et un réseau de boutiques dédiées, sera testé auprès des salariés d'Orange à compter de la mi-mai avant d'être commercialisé auprès du grand public le 6 juillet.

Il proposera d'emblée un compte, une carte bancaire, une autorisation de découvert et un livret d'épargne, avant de s'enrichir de nouveaux services comme le crédit et l'assurance.

POINT MORT D'ICI 4-5 ANS

Orange Bank, qui devrait coûter de l'argent à l'opérateur dans les premières années, espère atteindre le point mort d'ici quatre ou cinq ans, a précisé Stéphane Richard à des journalistes en marge de la conférence.

"Ce n?est pas un projet qui est destiné à gonfler les résultats d?Orange, c?est clair", a-t-il ajouté.

L'opérateur compte se rémunérer principalement sur les commissions prélevées sur les transactions, sur les frais facturés en cas de découvert et avec les crédits, notamment à la consommation.

Pour Stéphane Beyazian, analyste à Raymond James, Orange Bank sera surtout un outil permettant de retenir ses clients grâce à des services additionnels.

"La stratégie d'Orange Bank apparaît positionnée sur le volume de clients plutôt que sur les frais", explique l'analyste dans une note. "Cela ressemble de plus en plus à une stratégie pour maintenir un premium sur les prix dans les télécoms et limiter les désabonnements plutôt que de créer un nouveau business qui s'autofinance."

Outre des tarifs attractifs, Orange Bank met en avant des services innovants comme la possibilité d'effectuer des virements par SMS, de connaître de manière instantanée l'état de ses comptes, de suspendre temporairement l'usage de sa carte bancaire en cas de perte ou de faire appel à un assistant virtuel disponible jour et nuit.

Le communiqué :

https://oran.ge/2oNNJCB

(Edité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : ORANGE SA, Société Générale