Zurich (awp) - Le groupe alimentaire Orior a racheté Thurella, spécialisée dans les jus de fruits et légumes bio notamment de la marque Biotta, renforçant ainsi sa présence sur un marché perçu comme porteur en Suisse et à l'international. L'entreprise zurichoise a par ailleurs fait état de solides résultats annuels, portés par son activité à l'international.

Thurella, basée dans l'est de la Suisse près de Romanshorn, détient les jus de fruits et légumes de la marque suisse Biotta ainsi que ceux de son homologue allemand Gesa. Les deux fabricants sont réputés pour leurs boissons naturelles et sans additif. Au premier semestre 2017, Thurella, qui emploie près de 70 personnes, a enregistré des ventes de 14,2 mio CHF et un bénéfice net de 0,7 mio.

Orior a repris 65% de Thurella et a lancé une offre sur les titres restants. L'entreprise zurichoise propose 150 CHF par action Thurella, moins le dividende de 2 CHF par titre. L'opération, financée par les fonds propres du groupe, est soutenue par le conseil d'administration et la direction de Thurella. L'offre d'acquisition doit débuter le 26 mars et, en incluant la période prolongée, se terminer le 11 mai. La finalisation est attendue à la mi-mai.

En 2017, le groupe est parvenu à améliorer ses résultats à tous les niveaux. Le chiffre d'affaires net a bondi de 10,9% à 585,5 mio CHF. Si la croissance n'a pas été au rendez-vous en Suisse en raison de la concurrence et de la pression sur les prix, Orior a profité du rachat en 2016 du belge Culinor Food Group. Intégré dans le segment International, ce dernier a contribué à faire bondir les recettes de cette division à 124,7 mio (+134,4%).

Hors l'acquisition de Culinor et ajusté des effets de change, les ventes se sont cependant contractées de 2,4%.

Au niveau de la rentabilité, Orior a dégagé un résultat d'exploitation (Ebit) en hausse de 11,5% à 39,2 mio et un bénéfice net en progression de 12,8% à 32 mio. La marge opérationnelle est restée stable à 6,7%.

Ces chiffres clés sont quasiment conformes aux prévisions des analystes interrogés par AWP. Le dividende proposé de 2,17 CHF a été agrémenté de huit centimes par rapport à 2016. Le marché attendait une rémunération quasi identique, à un centime près.

FORTE CONCURRENCE DANS LE BIO

En matière de perspectives, Orior s'attend à une détente au niveau de la distribution, mais la pression sur les prix et de la concurrence doit rester élevée. La direction mise notamment sur l'international comme source de potentiel de croissance supplémentaire.

Les analystes de Baader Helvea ont relevé que la croissance organique était demeurée négative et inférieure à leurs attentes. Ils ont cependant applaudi la bonne santé des activités internationales.

"L'acquisition de Thurella apporte une corde supplémentaire à l'arc d'Orior. L'entrée dans le segment des jus bio est tout à fait conforme à la demande actuelle des consommateurs et devrait contribuer à la croissance et aux marges" du groupe, a souligné le courtier genevois.

Ce secteur semble cependant avoir atteint un point de maturité et la concurrence s'annonce rude, a-t-il averti.

Ces annonces ont été bien accueillies par les investisseurs. La nominative Orior a progressé de 0,8% à 76,30 CHF, alors que le marché dans son ensemble (SPI) a accusé un recul 1,34%.

al/rp/fr