Zurich (awp) - Le spécialiste de l'agroalimentaire Orior a connu un premier semestre en hausse, en grandissant par acquisition et organiquement. L'entreprise zurichoise table toutefois sur une croissance interne en repli de 1-2% au second semestre, en raison des prix élevés de la viande.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 2,2% à 279,6 millions de francs suisses comparé aux six premiers mois de 2018, a indiqué le détenteur des marques Rapelli, Ticinella, Nature Gourmet ou Le Patron lundi. Il a été porté par l'acquisition de Biotta et par la croissance organique des divisions International (+0,1%) et Refinement (+1,1%).

Orior a par contre mis fin à un contrat dans l'unité Convenience qui a rapporté 8,2 millions de revenus, mais qui réalisait des marges insuffisantes.

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est enrobé de 3,7% à 28,4 millions et la marge afférente s'est améliorée de 16 points de base.

Ces résultats dépassent le consensus AWP tout en restant dans la fourchette des prévisions, alors que le bénéfice net, qui atteint 14 millions (+7,4%), a surpassé les pronostics les plus optimistes.

Concernant son unité Refinement, le groupe a indiqué que les opérations d'approvisionnement en viande "restaient difficile en raison de la forte volatilité des prix et de la disponibilité". Orior n'a pas été affecté par la hausse des prix en raison de la peste porcine, les cours sur le marché intérieur suisse étant déjà "très élevés". De même, la viande de boeuf coûte cher car peu disponible.

Le groupe se dit confiant pour la deuxième partie de l'année grâce aux lancements de nouveaux produits ou la relance de la marque de charcuterie Albert Spiess. Mais il s'attend à connaître une croissance négative de 1-2%, en raison de la fin du contrat mentionné dans Convenience et d'un marché suisse difficile.

Orior croit en Casualfood

L'entreprise compte acquérir une part supplémentaire de 35% dans l'allemand Casualfood, spécialiste des petites surfaces de distribution d'en-cas pour voyageurs présent essentiellement dans les aéroports. Cette étape, qui permettra d'atteindre une participation de 70%, devrait être achevée en septembre.

Orior s'est dit satisfait du développement de l'enseigne dont il a déjà acquis 35% il y a un an. Son chiffre d'affaires annuel se montait à environ 52 millions d'euros. Casualfood "se développe en ligne avec ce que nous avons dit", a précisé le directeur général Daniel Lutz lors d'une conférence téléphonique. La croissance du chiffre d'affaires dépasse 5% et la marge Ebitda 10%, soit des chiffres supérieurs à la moyenne du groupe.

Le traiteur industriel assure innover en dehors des produits carnés, suivant une tendance à la mode. Il va ainsi fabriquer un produit à base de protéines de pois pour un client britannique. "Nous lancerons bientôt un produit similaire sous notre propre marque", a ajouté M. Lutz.

La Banque cantonale de Zurich note qu'Orior a dépassé le consensus et déjoué les craintes du marché qui pensait qu'il allait décevoir, vu la politique de prix agressive de son important client Migros. La situation du marché suisse reste difficile, mais Orior a fait l'expérience des innovations et d'une maîtrise des coûts dans le passé.

Ces résultats sont mitigés, selon Baader Helvea. "Orior semble perdre des parts de marché dans le segment Convenience et Refinement en Suisse et la croissance de 0,1% pour International n'est pas ce que l'on peut cibler vu l'argent dépensé pour acquérir les activités supposément à forte croissance Biotta/Gesa et Culinor". Mais dans un environnement difficile et vu la situation de Migros, ces chiffres sont moins faibles que ce que nous craignions au printemps, a assuré Andreas von Arx.

Vontobel a souligné que la consolidation de Casualfood entraînera une nouvelle unité (alimentation et boissons de voyage) et une exposition des ventes en dehors de la Suisse en hausse de 30% en 2020.

A la Bourse suisse, l'action Orior a engrangé 3,6% à 83,60 francs suisses, dans un marché SPI en hausse de 1,03%.

ck/al