Zurich (awp) - Le groupe Orior a bouclé 2018 sur des résultats en hausse à tous les niveaux. Dans un communiqué, le groupe a évoqué un exercice couronné de succès tant sur le plan opérationnel que stratégique, avec son entrée dans le marché des boissons bio et des repas à l'emporter. Fort de sa performance, le traiteur industriel zurichois va proposer à ses actionnaires un relèvement du dividende.

Au cours de l'année écoulée, les ventes nettes du groupe se sont étoffées de 6,9% à 576,7 millions de francs suisses. Ajustée des effets de l'acquisition de Biotta (3,9%) et de ceux de change, la croissance organique s'est inscrite à 2,1%, a précisé Orior lundi.

Sur le plan opérationnel, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a progressé de 4,9% à 58,6 millions de francs suisses, et ce malgré les conséquences négatives de la volatilité du prix des matières premières, notamment de la viande et de la volaille. La marge correspondante a accusé un repli de 20 points de base (pb) à 10,2%.

Le bénéfice net est ressorti à 31,8 millions de francs suisses, soit 25,8% de mieux qu'un an plus tôt, à la faveur notamment "d'une structure de financement optimisée, des variations de change favorables et des effets fiscaux exceptionnels positifs". Les actionnaires se verront proposer au titre de l'exercice écoulé un dividende de 2,24 francs suisses par action, en hausse de 7 centimes.

Dans l'ensemble, les résultats sont peu ou prou conformes aux projections des analystes consultés par AWP, à l'exception du chiffre d'affaires, qui a dépassé les attentes les plus optimistes, et le résultat avant intérêts et impôts (Ebit), qui au contraire a déçu les pronostics les plus conservateurs.

Pour l'exercice en cours, la direction d'Orior s'attend à ce que la volatilité du prix des matières premières et la pression sur les prix se poursuivent. Sans articuler d'objectifs chiffrés, elle se dit cependant confiante de "réaliser à nouveau une augmentation de valeur pour ses actionnaires".

Âpres négociations avec Migros

En conférence de bilan, le directeur général (CEO) Daniel Lutz a assuré que les débouchés d'Orior étaient stables mais qu'il fallait une nouvelle fois s'attendre à une "consolidation structurelle". Il a réaffirmé que la croissance visée ne devait pas se faire au détriment de la rentabilité.

Interrogé sur des rumeurs selon lesquelles le groupe Migros, son plus gros client, exigerait de ses fournisseurs des rabais de l'ordre de 5 à 10%, le dirigeant n'a pas souhaité commenter. "Nous sommes constamment en discussion avec Migros et menons chaque année d'âpres négociations sur les prix", a-t-il toutefois reconnu, tout en affirmant l'importance de développer la collaboration avec le géant orange.

Avec l'acquisition du producteur de jus de légumes et fruits Biotta et la prise de participation dans l'allemand Casualfood - qui devrait devenir majoritaire en automne - le groupe zurichois a, selon son patron, jeté les bases d'une croissance saine et durable.

"Orior s'est renforcé de façon optimale pour l'avenir, a acquis de nouvelles capacités dans les activités bio et a étendu son empreinte géographique", a signalé M. Lutz, se félicitant de l'acquisition de parts de marché dans ses marchés-clés. L'objectif d'une croissance annuelle de 1-2% à moyen terme est toujours à l'ordre du jour.

Dans leurs commentaires, les analystes saluent en choeur la croissance organique supérieure aux attentes, une première en trois ans, comme le souligne la banque Vontobel, qui juge prudentes les perspectives brossées par la direction.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) parle de "bonne surprise", saluant particulièrement la performance des divisions Convenience et International, ainsi que l'évolution des flux de trésorerie.

L'optimisme de la communauté financière et de la direction du groupe n'a en revanche pas été partagé dans les salles de marché. La nominative Orior s'est contractée de 1,8% à 82,90 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,39%.

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