Bâle (awp) - Le groupe de transports et logistique Panalpina a présenté au deuxième trimestre des résultats conformes aux prévisions des analystes sur le plan du chiffre d'affaires, mais le bénéfice a été amputé de provisions de restructuration de 26 mio CHF. A la Bourse, les investisseurs ont cependant bien accueilli la nouvelle, considérant que provisions mises à part, la marche des affaires est largement positive.

À 15h38, le titre Panalpina bondissait 6,8% à 123,20 CHF, tandis que l'indice SPI avançait de 0,77%.

Le chiffre d'affaires au deuxième trimestre a reculé de 10,4% sur un an à 1,29 mrd CHF, alors que le bénéfice brut s'est établi en hausse de 2% à 371,4 mio, écrit la société bâloise mercredi dans un communiqué. Le résultat d'exploitation (Ebit) a été divisé par trois à 10,7 mio et le bénéfice net par près de sept à 4,5 mio.

Les chiffres de Panalpina s'inscrivent dans la fourchette des prévisions en termes de chiffre d'affaires et de bénéfice brut, mais sont nettement inférieurs au chapitre de la rentabilité en raison des provisions.

"Au deuxième trimestre, il est apparu que le transport du pétrole et du gaz ne reviendra pas à la normale prochainement. Nous avons donc décidé de réaligner nos capacités sur les volumes actuels et de ne plus attendre de redressement. Nous avons imputé tous les coûts de restructuration sur le deuxième trimestre", a déclaré Peter Ulber, directeur général (CEO) et président de l'entreprise, cité dans le communiqué.

"La division fret maritime se développera moins rapidement que le marché en 2016", a averti M. Ulber. En février, les responsables de l'entreprises espéraient encore une croissance plus rapide que le marché mondial. Les volumes de fret maritime ont en effet reculé de 10% au premier trimestre et de 8% au deuxième, alors que le marché mondial s'est contracté de seulement 1%.

Pour le fret aérien, l'entreprise reste fidèle à son objectif initial, soit une croissance supérieure à celle du marché. Au cours des six derniers mois, les résultats sont en phase avec cette ambition.

Peter Ulber est moins optimiste qu'il y a six mois sur l'évolution du marché. Les prévisions ont été abaissées pour les deux secteurs d'activité. La direction prévoit un exercice 2016 stable, voire en légère baisse pour le fret aérien, et une évolution plate pour le fret maritime. Initialement, elle estimait la croissance du fret aérien à 1-2% et celle du fret maritime à 2%.

Dans ce contexte, Panalpina se concentre sur les services à haute valeur ajoutée et veille à limiter les dépenses. L'entreprise entend également réduire sa dépendance vis-à-vis des activités liées au pétrole et au gaz, en développant sa croissance dans d'autres secteurs.

Au premier semestre, les activités liées au gaz et au pétrole ont eu un impact négatif de 35 mio CHF au niveau du bénéfice brut, a expliqué le directeur général. Dans le même temps, la croissance organique des autres activités a atteint 29 mio CHF. Les acquisitions ont contribué au bénéfice brut à hauteur de 6,5 mio CHF.

Panalpina entend poursuivre sa stratégie de petits rachats. "Pour une acquisition plus importante, il faudra encore faire des progrès en termes de rentabilité", a indiqué Peter Ulber. L'entreprise travaille actuellement à la mise en service d'un logiciel SAP, qui permettra une meilleure gestion de l'activité. Cette étape terminée, il sera temps de songer à des opportunités d'achat.

Du côté des analystes, on salue tout de même les résultats, étant donné que mis à part ce problème, les prévisions ont été dépassées.

Corrigé des coûts de restructuration, le résultat aurait été légèrement supérieur aux attentes, a commenté la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Les marges de conversion restent toutefois basses et leur amélioration paraît encore lointaine, étant donné que l'introduction d'un nouveau logiciel est constamment retardée.

Baader Helvea évoque des résultats légèrement supérieurs aux prévisions, et soulignes les "solides" activités de fret aérien. L'entreprise a montré qu'elle pouvait compenser le recul des activités liées au pétrole et au gaz par une croissance organique dans d'autres domaines.

UBS relève également que les prévisions ont été dépassées. Son analyste constate cependant que le bénéfice reste à un faible niveau.

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