Zurich (awp) - Cevian, un des actionnaires de Panalpina, souhaite voir des têtes tomber au sein du groupe de logistique, qui en retour, ne veut pas en entendre parler. Panalpina assure que la stratégie a été décidée par l'ensemble du conseil d'administration.

Au troisième trimestre, l'entreprise bâloise a affiché une hausse des ventes mais un repli des bénéfices.

"Il faut un nouveau président à la tête de Panalpina. Peter Ulber n'est plus crédible", a affirmé le co-fondateur de Cevian Lars Förberg dans une interview jeudi au magazine économique Bilanz. "Lors de la dernière assemblée générale nous nous sommes exprimés contre sa réélection", a expliqué le Suédois. Il souhaite aussi la démission du vice-président Beat Walti. Cevian n'avait pas voté contre M. Walti lors de la dernière AG. "Mais aujourd'hui nous le ferions".

Beat Walti, en tant que président du conseil d'administration de la Fondation Ernst Göhner, a eu l'opportunité et l'obligation de prendre des mesures correctives. "Il a échoué", a déclaré M. Förberg. La Fondation Ernst Göhner est le principal actionnaire de Panalpina avec 46%. Cevian détient une bonne part de 12% du groupe logistique de Bâle.

"Lorsque nous avons investi dans la société, les performances de Panalpina étaient inférieures à celles de la concurrence. Aujourd'hui, huit ans plus tard, elles le sont toujours", a déclaré M. Förberg. "La rentabilité n'est que le tiers de celle de la concurrence. "La société perd des parts de marché, Panalpina ne crée pas de valeur."

Lars Förberg pointe une absence de culture de la performance. "Les structures sont surévaluées, les coûts élevés, les recettes trop basses, on a peur de prendre les mesures radicales nécessaires. Les raisons principales sont le président et le vice-président."

Rebond de l'action

Peter Ulber refuse depuis des années de prendre les mesures pour permettre à Panalpina de faire face à la concurrence. "Beat Walti le laisse faire", selon le co-fondateur de Cevian. "Il serait injuste de reprocher les problèmes de Panalpina à son directeur général Stefan Karlen. Tout démarre avec le président du conseil."

Au contraire, selon un porte-parole du logisticien, "Panalpina suit une stratégie robuste, qui a été décidée par l'ensemble du conseil d'administration." Grâce à cette stratégie, l'entreprise saine et indépendante peut se positionner avec succès sur le marché.

Alors que le secteur est en train de se consolider, Panalpina devrait avoir un rôle clé à jouer en tant que quatrième acteur mondial dans le fret aérien et maritime, selon le représentant de Panalpina.

Il appartient au conseil d'administration d'adapter régulièrement la stratégie à la situation du marché. Mais cela se pratique en toute ouverture. Et dans ses décisions, "le conseil d'administration prend en compte les intérêts de toutes les parties prenantes et agit dans l'intérêt général de la société".

Vers 13h, l'action Panalpina gagnait 1,7% à 116 francs suisses, à contre courant de l'indice SPI (-0,01%).

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