TOKYO (awp/afp) - Le spécialiste japonais des petits écrans LCD Japan Display, toujours freiné par des difficultés financières, a annoncé vendredi renoncer à prendre le contrôle de son compatriote Joled, expert des écrans organiques électroluminescents (Oled).

Le groupe a indiqué dans un communiqué "revenir sur sa décision" de faire de Joled une filiale consolidée, qu'il avait annoncée en décembre 2016 et qui devait lui permettre de monter à 51% au capital de l'entreprise, contre 15% actuellement.

Il précise avoir obtenu l'accord de Joled et du fonds semi-public INCJ, à l'origine de la création de la société en 2015, à partir du regroupement des actifs d'écrans Oled de Sony et Panasonic.

INCJ est également l'actionnaire principal de Japan Display.

L'objectif de cette prise de contrôle était pour Japan Display de réduire sa dépendance aux seuls écrans à cristaux liquides (LCD), qui sont confrontés à la concurrence croissante des écrans organiques électroluminescents.

Apple a notamment choisi cette nouvelle technologie pour équiper son coûteux iPhone X, sorti en novembre 2017, mais pas ces modèles plus grand public.

Pour expliquer ce revirement, Japan Display affirme avoir "déjà mis à profit les synergies avec Joled".

Il a toutefois souligné qu'il comptait "poursuivre sa stratégie de renforcement de ses relations" avec Joled, notamment en lui apportant son soutien pour augmenter ses capacités de production d'écrans par la méthode dite d'impression.

Cette annonce intervient alors que le groupe a enchaîné trois exercices consécutifs dans le rouge et devrait encore subir une perte nette pour l'exercice clos à la fin de ce mois, selon le quotidien économique Nikkei.

Pour rétablir sa situation financière, Japan Display a lancé un plan de restructuration de ses activités et de baisse de ses coûts. Il va ainsi supprimer 3.740 emplois dans le monde et vendre à INCJ son usine de Nomi (ouest du pays), dont la production est à l'arrêt depuis décembre dernier.

Par ailleurs, Japan Display a aussi annoncé vendredi son intention de lever 50 milliards de yens (environ 382 millions d'euros) via l'émission d'actions et la cession de certains actifs.

L'ensemble des fonds levés doivent notamment permettre au groupe de "répondre à une prévision de hausse de la demande" pour certains de ses écrancs LCD dans la seconde moitié de l'exercice 2017/2018, précise-t-il.

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