Milan (awp/afp) - La justice italienne a rejeté un recours de la banque d'affaires américaine Citi de suspendre le retrait du groupe Parmalat de la Bourse de Milan, permettant ainsi officiellement le départ de cette filiale du géant français Lactalis de la place financière italienne.

Le tribunal administratif de Rome a rendu cette décision mercredi, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Le 5 mars, saisi par Citi, qui réclame plus de 300 millions d'euros à Parmalat, le tribunal avait décidé de suspendre en référé la décision du gendarme boursier italien, la Consob, stipulant le retrait des actions Parmalat.

Mais jeudi il a estimé que cette décision était valable, ne présentant pas de "vices de légitimité" et respectant les obligations légales.

Parmalat va être ainsi officiellement retiré de la cote, même si, depuis le 5 mars, ses actions n'étaient déjà plus échangées sur la place financière italienne.

C'est la fin d'un long feuilleton.

Lactalis a pris le contrôle du groupe italien en 2011 via une OPA hostile, qui avait suscité un vif émoi en Italie et que Rome avait tout fait pour bloquer.

En décembre dernier, il est finalement parvenu à monter à plus de 95% du capital de Parmalat, seuil lui permettant de retirer sa filiale de la cote, après une première tentative avortée en 2017. Lactalis a ensuite mené une procédure de "squeeze out", (rachat obligatoire des actions détenues par les minoritaires) pour récupérer celles encore en circulation.

Alors que des syndicats ont exprimé récemment leurs inquiétudes sur l'avenir de Parmalat, craignant une réorganisation de ses activités, Lactalis a tenu début février à rassurer les salariés.

"L'Italie ne sera pas gérée depuis Laval", siège de Lactalis, mais depuis l'Italie, a assuré le directeur général du groupe français, Daniel Jaouen.

En 2018, Parmalat a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 6,9%, à 6,23 milliards d'euros, affecté notamment par l'Amérique du Sud et l'évolution du marché du lait.

Lactalis, touché en 2017 par un scandale sanitaire après la découverte de salmonelle dans du lait maternisé dans une usine française, ambitionne de réaliser 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020, contre 18,5 milliards en 2018.

afp/jh