Paris (awp/afp) - Industrie, commerce, tourisme: de plus en plus de grandes entreprises françaises ont commencé à chiffrer l'impact de l'épidémie liée au coronavirus sur leur activité. Il avoisine déjà le milliard d'euros, selon un décompte réalisé par l'AFP.

Industrie

- Seb: le géant de l'électroménager prévoit une perte de 250 millions de chiffre d'affaires au premier trimestre 2020. Le groupe possède 7 de ses 42 sites industriels en Chine. Six ont repris progressivement, sauf celle située à Wuhan.

- Bureau Veritas: le spécialiste de l'inspection et de la certification a revu à la baisse ses objectifs financiers pour 2020 et prévoit notamment un manque à gagner de 60 à 100 millions d'euros de chiffre d'affaires.

- Schneider Electric: le groupe d'équipements et services pour l'énergie, qui compte une usine à Wuhan, épicentre de l'épidémie, anticipe "un impact négatif de 300 millions d'euros" sur le chiffre d'affaires du premier trimestre, alors que la Chine représente environ 15% de son activité.

- Arkema: le groupe de chimie a indiqué jeudi anticiper en 2020 un impact d'environ 20 millions d'euros sur son excédent brut d'exploitation (Ebitda).

- Suez: le numéro 2 mondial de la gestion de l'eau et des déchets prévoit 30 à 40 millions d'euros en moins sur son chiffre d'affaires au premier trimestre. La Chine, où il gère notamment des six incinérateurs, qui ont été un temps mis à l'arrêt, représente entre 7 et 8% de son activité.

- Vallourec: le fabricant de tubes a relancé ses quatre usines chinoises situées dans des provinces peu touchées par le virus, mais elles tournent au ralenti, avec un impact "probable" sur les résultats du premier trimestre.

- Automobile: peu de chiffres précis ont été communiqués pour l'instant, mais les constructeurs et équipementiers redoutent deux phénomènes: une chute des ventes du marché chinois, le premier au monde, et des conséquences sur la chaîne d'approvisionnement, avec une pénurie de pièces fabriquées sur place.

Tourisme

- Air France-KLM: la semaine dernière le groupe aérien estimait entre 150 et 200 millions d'euros l'impact du virus sur son résultat d'exploitation. Mais face à l'aggravation de la situation, la compagnie Air France prévoit désormais des mesures d'économie allant de la réduction de dépenses au gel de certaines embauches. Son partenaire KLM aurait fait de même, selon Les Echos.

- Accor: la situation s'améliore avec 15 hôtels fermés actuellement et 72 fermés à la réservation, sur les 370 que compte le groupe hôtelier en Chine. Ils étaient 200 à l'arrêt la semaine dernière. Le revenu par chambre a plongé de 90% depuis la mi-janvier, et le groupe a perdu 5 millions d'euros de redevances, avait-il indiqué jeudi dernier.

- ADP: Le trafic des aéroports parisiens a enregistré un recul de 4,5% pour la région Asie Pacifique en janvier, soit un impact "limité" selon leur gestionnaire, Groupe ADP. Mais si la crise devait durer au delà du mois de mars, les effets de la propagation de la maladie pourraient s'amplifier.

Commerce

- Kering: le géant du luxe (Gucci, Yves Saint Laurent, etc.) a dit avoir enregistré "une forte baisse de ses ventes en Chine continentale", depuis début février, avec une partie de son réseau de boutiques fermé ou en horaires réduits. Le groupe réalise 34% de ses ventes totales dans la région Asie Pacifique (hors Japon). Il prévoit aussi des conséquences sur ses ventes en Europe de l'ouest, du fait de la suspension des voyages à l'étranger des ressortissants chinois.

- SMCP: le groupe de prêt-à-porter, maison mère des marques Sandro, Maje et Claudie Pierlot, voit ses ventes et sa rentabilité "significativement" affectées en Chine, avec la fermeture temporaire d'une partie de ses magasins ou des ouvertures avec horaires aménagés.

Agroalimentaire

- Danone: le groupe anticipe un manque à gagner de 100 millions d'euros sur ses ventes au premier trimestre, la Chine étant son deuxième marché pour environ 10% de son chiffre d'affaires. Il y emploie 8.200 personnes sur huit sites de production, dont un à Wuhan.

- Pernod Ricard: le numéro deux mondial des spiritueux a revu à la baisse son objectif annuel de résultat opérationnel courant, prévoyant "un impact très significatif du Covid-19", principalement sur la période allant de janvier à mars. Les ventes dans les aéroports seront également fortement touchées par les restrictions de mouvement imposées aux Chinois.

afp/al