Pernod Ricard gagne 1% à 156,90 euros, surperformant un CAC 40 en hausse de 0,6%. Le marché ne réagit pas avec beaucoup de vigueur à l'information de Bloomberg selon laquelle la branche vin du numéro deux mondial des vins et spiritueux serait à vendre. Cette cession, qui concernait notamment l'enseigne australienne Jacob's Creek et la marque espagnole Campo Viejo labels, serait un des moyens pour le groupe de répondre aux exigences de rentabilité imposées par le fonds activiste Elliott, propriétaire d'environ 2,5% de son capital.

Interrogé par l'AOF, Pernod Ricard a rappelé sa politique de ne pas commenter les rumeurs, ni les spéculations.

Pour un analyste de Sanford C. Bernstein cité par Bloomberg, une cession du vin aurait un sens stratégique dans la mesure où cette activité est relativement petite à l'échelle du groupe et où elle pèse sur la croissance et la rentabilité.

Dans une note publiée ce matin, Exane BNP Paribas qualifie toutefois l'information de "non événement".

Jefferies affiche lui aussi son scepticisme. Le broker reconnaît que les cessions d'actifs non stratégiques s'inscrivent dans la logique du numéro deux mondial des vins et spiritueux.

Cependant, le bureau d'études s'interroge sur la probabilité d'une cession de l'ensemble de la division vin pour trois raisons. En premier lieu, le bilan du groupe est solide. De plus, le vin revêt un rôle stratégique sur certains marchés.

Il représente en effet une porte d'entrée pour les spiritueux du groupe. Ainsi précise l'analyste, en Chine, les marques de vins Jacob's Creek et Mount Helen sont stratégiques pour développer la consommation du cognac Cordon Bleu au cours des repas.

Enfin, l'impact d'une telle cession, qui représente environ 5% des ventes totales du groupe (450 millions d'euros), serait limité d'un point de vue financier. Jefferies l'estime à +20 points de base sur la croissance, à -1% sur le bénéfice par action et + 40 points de base sur les marges. Le groupe pourrait retirer entre 1,2 et 1,5 milliard d'euros de cette transaction, ajoute-t-il.

Au final, si l'intermédiaire ne peut exclure la vente de la division vin, il doute que Pernod Ricard puisse agir sous la pression extérieure.