(Actualisation: commentaire d'une source proche d'Elliott, commentaire d'analyste, réaction en Bourse)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les fonds d'investissement conseillés par l'activiste britannique Elliott ont indiqué mercredi détenir 2,5% des intérêts économiques de Pernod Ricard, soulignant le "potentiel d'amélioration significatif" du groupe de spiritueux en matière de gouvernance et de rentabilité.

Après ces annonces, le titre a pris la tête du CAC 40, où il gagnait 3,8% à la mi-journée, à 145,85 euros.

Elliott estime que le groupe de spiritueux représente "une des opportunités d'investissement les plus intéressantes du secteur", selon un communiqué diffusé mercredi.

Le fonds d'investissement estime néanmoins que le rendement total pour l'actionnaire de Pernod Ricard a été inférieur à celui offert par ses concurrents au cours de la dernière décennie, alors que le groupe familial a perdu des parts de marché dans des segments clés. Elliott pointe également une gouvernance d'entreprise "inadaptée" et une culture "peu ouverte sur l'extérieur", ainsi que le bilan "décevant" du groupe en matière d'acquisitions.

Contacté par l'agence Agefi-Dow Jones, un porte-parole de Pernod Ricard n'était pas en mesure de commenter cette information dans l'immédiat.

Elliott, qui n'a pas indiqué la date de son entrée au capital ni le montant de son investissement total, a précisé avoir rencontré Alexandre Ricard, PDG de Pernod Ricard, et écrit au conseil d'administration afin de faire part de son analyse et de ses réflexions sur la création de valeur. Ses recommandations comprennent le lancement d'un "plan d'amélioration plus ambitieux pour combler l'écart de rentabilité avec la concurrence et l'alignement de la gouvernance d'entreprise avec les meilleures pratiques de marché des entreprises comparables", a-t-il précisé.

Potentiel d'amélioration des marges

Selon une source proche du fonds, Elliott n'a pas l'intention d'évincer Alexandre Ricard mais pourrait chercher à injecter du sang neuf dans les instances dirigeantes du groupe. Le fonds entend surtout pousser Pernod Ricard à se fixer des objectifs plus ambitieux de réduction de coûts, d'accélération de sa croissance et d'amélioration de ses marges, ce à quoi Alexandre Ricard se serait montré ouvert lors de leur rencontre, qui a eu lieu en novembre.

Le fonds s'est illustré en renversant en mai le conseil d'administration de Telecom Italia contrôlé par Vivendi, avec qui il reste en conflit ouvert, après être entré quelques mois plus tôt au capital de l'opérateur italien.

Pour les analystes de Jefferies, l'arrivée du fonds activiste chez Pernod Ricard ne devrait pas modifier substantiellement la stratégie du groupe de spiritueux. L'intermédiaire financier souligne que la famille Ricard, détentrice de 14% du capital, et Groupe Bruxelles Lambert, avec 7%, gardent la haute main sur le conseil d'administration.

-Dimitri Delmond et François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV

(Saabira Chaudhuri, Dow Jones Newswires, a contribué à cet article)

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