LONDRES, 13 novembre (Reuters) - Le développement de carburants plus propres et le recours accru aux voitures électriques réduiront la demande mondiale de pétrole à partir de 2025, mais il est peu probable que celle-ci atteigne un pic dans les deux prochaines décennies, a déclaré mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

La demande de pétrole va continuer de croître malgré un ralentissement marqué au cours des années 2030, écrit-elle dans son rapport annuel sur les perspectives de marché d'ici à 2040.

Selon le scénario central de l'AIE, la demande devrait augmenter d'environ un million de barils par jour (bpj) en moyenne chaque année jusqu'en 2025, contre 97 millions de bpj sur l'année 2018.

La croissance de la demande progressera alors annuellement de 0,1 million de bpj en moyenne dans les années 2030, pour culminer à 106 millions de bpj en 2040.

"Il y aura un ralentissement substantiel après 2025, mais cela ne mènera pas à un pic définitif de la consommation de pétrole", note l'AIE dans son rapport, soulignant la demande accrue du transport routier de marchandises, de l'aviation et du secteur pétrochimique.

Elle anticipe en revanche un pic de la demande pour le transport routier à la fin des années 2020, du fait de l'évolution du parc automobile.

L'agence estime qu'il y aura environ 330 millions de véhicules électriques sur les routes d'ici 2040, une prévision en hausse par rapport à celle de l'an dernier (300 millions). Elle dit s'attendre désormais à ce que ces véhicules réduisent la demande mondiale de 4 millions de bpj contre un impact estimé à 3,3 millions de bpj dans son rapport de 2018.

L'essentiel de la croissance de la production sera réalisé par les Etats-Unis, qui sont déjà l'actuel premier producteur mondial, l'Irak et le Brésil.

D'après l'AIE, qui conseille les gouvernements occidentaux en matière de politique énergétique, les Etats-Unis devraient porter leur production à 11 millions de bpj en 2035 contre 6 millions de bpj en 2018.

Cela se traduira par une baisse de la part de marché de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), plus Russie, à 47% pendant une grande partie de la prochaine décennie.

"Le tarif requis pour équilibrer offre et demande dans ce scénario passe à près de 90 dollars le baril en 2030 et 103 dollars le baril en 2040", selon le scénario central de l'AIE rapporté dans le document.

L'agence voit la demande en énergies premières progresser d'un quart d'ici à 2040, les énergies renouvelables représentant la moitié de cette augmentation et le gaz 35%. (Nina Chestney; Jean Terzian pour le service français)