NEW YORK, 21 avril (Reuters) - Les cours du pétrole ont terminé en baisse d'environ 2% vendredi sur le marché new-yorkais Nymex et enregistré leur plus forte baisse hebdomadaire en un mois, en raison d'un retour des doutes des intervenants sur la résorption de l'excédent d'offre sur le marché.

Le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 1,09 dollar, soit 2,15%, à 49,62 dollars le baril, repassant sous le seuil de 50 dollars pour la première fois en deux semaines.

Au moment de la clôture du Nymex, le Brent cédait 1,03 dollar (1,94%) à 51,96 dollars.

Un comité technique réunissant l'OPEP et des pays extérieurs au cartel a recommandé vendredi une prolongation de six mois de l'accord qui prévoit une réduction de l'ordre de 1,8 million de barils par jour de la production de l'ensemble des parties prenantes, a déclaré une source proche du dossier.

L'Arabie saoudite et le Koweït avaient clairement laissé entendre jeudi que l'Opep s'efforçait de prolonger, au-delà du mois de juin, l'accord conclu avec des pays extérieurs à l'Opep sur une limitation de la production mondiale de pétrole.

Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, s'est toutefois refusé à dire vendredi si la Russie soutiendrait une prolongation de l'accord et a souligné que les stocks mondiaux reculaient.

"La situation s'est progressivement améliorée depuis le début du mois de mars", a-t-il dit.

Bjarne Schieldrop, responsable de l'analyse sur les matières premières de la banque SEB, a dit ne pas s'attendre à une prolongation de l'accord de réduction de la production.

"Non seulement il n'y en a pas besoin, mais cela créerait le risque d'une stimulation supplémentaire pour le secteur américain du pétrole de schiste, ce qui pourrait compliquer le retour de l'OPEP sur le marché à pleine capacité ultérieurement", estime-t-il.

La production de pétrole aux Etats-Unis est au plus haut depuis août 2015 et des analystes estiment que les stocks ne se résorbent pas aussi rapidement qu'attendu.

Le groupe parapétrolier Baker Hughes a d'ailleurs fait état vendredi d'une nouvelle augmentation du nombre des points de forage aux Etats-Unis sur la semaine écoulée, pour la quatorzième semaine consécutive.

"C'est un peu le jeu du chat et de la souris", a dit Anthony Headrick, analyste sur les marchés de l'énergie chez CHS Hedging qui estime qu'un prix du baril inférieur à 50 dollars constitue un problème pour l'OPEP.

"Des cours dans la zone des 40-50 dollars ne sont pas tellement un problème pour les producteurs américains qui se sont couverts", a-t-il dit. "En revanche, c'est un problème pour l'OPEP, qui doit déterminer quel niveau de cours elle veut." (Julia Simon, Marc Joanny pour le service français)