PARIS (awp/afp) - Le marché automobile français s'est nettement contracté en août (-14,05%), victime d'un effet calendaire et surtout d'une base artificiellement élevée l'année précédente, selon les chiffres publiés dimanche par les constructeurs.

Selon ces données provisoires du Comité français des constructeurs automobiles (CCFA), 129.259 voitures particulières neuves ont été immatriculées dans l'Hexagone le mois dernier, qui a compté un jour ouvré de moins qu'août 2018: cela explique une partie du recul en pourcentage sur un an.

Mais celui-ci est surtout dû au fait que la même période de l'an dernier avait été marquée par une hausse des immatriculations de pas moins de 40%, les constructeurs ayant alors écoulé en urgence leurs stocks en raison de la mise en place d'une nouvelle norme antipollution européenne.

Sur les huit premiers mois de l'année, la baisse des immatriculations n'atteint que 3,04% à 1,51 million d'unités. Le CCFA table jusqu'ici sur un marché "stable" pour 2019 à 2,1 millions de voitures neuves mises sur les routes.

Côté constructeurs, les français ont davantage décroché (-18,02%) que les étrangers (-9,68%) le mois dernier. Les marques tricolores restent néanmoins prophètes en leur pays, s'arrogeant 49,98% des volumes.

Le premier groupe français, PSA, avec Peugeot, Citroën, DS et Opel, a mieux résisté (-4,86%) que son concurrent le groupe Renault (marques Renault, Dacia et Alpine), dont les immatriculations se sont effondrées de 31,16%, là encore un retour de balancier après les +52,4% d'août 2018.

Parmi les marques françaises, seules les hauts de gamme DS et Alpine voient leurs immatriculations progresser en août sur un an, grâce à la montée en puissance de nouveaux modèles comme les 4x4 urbains DS7 et DS3 Crossback, ainsi que la "berlinette" Alpine A110.

Sur les huit premiers mois de l'année, PSA (+1,13%) affiche une bien meilleure forme que Renault (-7,87%). L'année 2019 revêt un caractère crucial sur le plan commercial pour les deux entreprises qui ont renouvelé chacune leurs voitures à gros volumes: la Peugeot 208 et la Renault Clio.

Premier constructeur étranger, le groupe Volkswagen perd 14% d'unités sur un an, mais là aussi l'effet de base parasite la tendance, puisque son mois d'août 2018 avait été marqué par une hausse des immatriculations de 110,3%. Lissée sur huit mois, la progression du géant allemand est de 2,31%, lui permettant d'approcher des 13% de parts de marché.

Dauphin des groupes étrangers, Toyota détient presque 5% du marché français depuis le début de l'année, fort d'une progression de ses immatriculations de 6,5%. Le japonais bénéficie de l'engouement pour ses motorisations hybrides (essence-électricité) dans un contexte de désaffection pour le diesel.

Il dépasse ainsi Fiat-Chrysler (FCA) dont les immatriculations s'effondrent de plus de 20% par rapport à la même période de 2018, plombées par les contre-performances de Jeep et Alfa Romeo. Le groupe italo-américain ne règne plus que sur 4,10% du marché français.

Sourire en revanche pour sud-coréen Hyundai-Kia, avec des volumes qui croissent de 4,08% depuis le début de l'année: il détient 3,76% du marché français, devant Ford (3,6%), Daimler (3,51%) et BMW (3,5%).

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