(Actualisé avec déclarations ministre de la Santé)

PARIS, 26 janvier (Reuters) - Un défilé prévu ce dimanche à Paris pour célébrer le Nouvel An chinois a été annulé alors que le nombre de personnes contaminées en France par le coronavirus n'a pas connu d'évolution depuis vendredi, selon la ministre de la Santé qui juge toutefois probable l'apparition de nouveaux cas.

La France a confirmé vendredi les trois premiers cas de contamination en Europe - tous originaires de Chine - avec un couple hospitalisé à Paris et un homme pris en charge à Bordeaux.

En Chine, le bilan du coronavirus s'est alourdi dimanche à 56 morts et plus de 2.000 cas ont été répertoriés dans le monde.

"Nous voyons bien que cette épidémie risque de s'étendre dans les jours ou dans les semaines qui viennent", a déclaré Agnès Buzyn sur LCI/RTL, précisant qu'une dizaine de personnes en France font actuellement l'objet de tests pour déterminer si elles sont porteuses du virus.

Un nouveau bilan sera communiqué en fin de journée.

A Paris, un défilé prévu dans le centre de la capitale à l'occasion des célébrations du Nouvel An chinois a été annulé. La mesure a été prise à l'initiative des associations chinoises organisatrices de l'événement et non pour des raisons de santé publique.

"Il ne faut pas céder à la panique mais en même temps, être vigilant et respecter la décision des associations chinoises de Paris qui n'avaient pas vraiment le coeur à la fête", a expliqué sur Europe 1 et CNews la maire de Paris Anne Hidalgo.

Une équipe médicale est depuis ce dimanche postée à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle pour prendre en charge les passagers en provenance de Chine mais un contrôle systématique de leur température n'est pas à l'ordre du jour, ce qui suscite l'étonnement de certains arrivants.

"C'est un symbole, ça plait à la population (...). En réalité ça ne sert à rien", a justifié la ministre de la Santé, expliquant que cette technique n'était pas recommandée par l'Organisation mondiale de la Santé.

RÉUNION À MATIGNON

Outre le fait que la prise de certains médicaments peut faire temporairement disparaître la fièvre, certains patients peuvent arriver en France en bonne santé et déclarer des symptômes plus tard, ce qui est le cas des trois personnes hospitalisées en France, a-t-elle ajouté.

Face à la ruée dans les pharmacies pour l'achat de masques respiratoires, la ministre a par ailleurs assuré qu'il n'était pas nécessaire de porter un masque, sauf dans le cas des personnes malades pour éviter de contaminer leur entourage.

Interrogée sur la situation des ressortissants français habitant dans la région de Wuhan, foyer de l'épidémie, la ministre a indiqué qu'une réunion se tiendrait dans l'après-midi à Matignon pour étudier les modalités de leur éventuel rapatriement.

Quelque 800 Français ont été recensés dans cette ville industrielle du centre de la Chine, où sont implantés plusieurs groupes français, en particulier dans le secteur de l'automobile.

Le constructeur PSA a annoncé dès samedi le rapatriement de ses salariés expatriés et leurs familles, soit environ 38 personnes.

Pour endiguer la propagation de l'épidémie, les autorités chinoises ont imposé d'importantes restrictions dans les transports.

Interrogé sur l'impact potentiel pour le tourisme à Paris, destination prisée par la population chinoise, Anne Hidalgo a souligné que les mesures de précaution devaient primer.

"On verra dans les semaines qui viennent", a-t-elle dit. "Dans ces situations-là, c'est le principe de précaution qui prime et la santé d'abord". (Gwénaëlle Barzic)