PARIS (awp/afp) - Le président de l'UIMM, la fédération professionnelle de la métallurgie, Philippe Darmayan, estime que dans le domaine industriel, "on forme insuffisamment", notamment les cadres, face aux évolutions numériques.

"Dans tous les postes d'encadrement de production, on forme insuffisamment à l'évolution du management lié aux transformations numériques", a déclaré à l'AFP le président de l'UIMM, à la veille de la 9ème édition de la Semaine de l'Industrie qui débute lundi.

"Quantitativement, il y a un déficit global sur l'ensemble des formations, et 40% des chefs d'entreprise de l'industrie ont des postes non pourvus", constate M. Darmayan, également président d'ArcelorMittal France.

"Qualitativement, on manque surtout de conducteurs de lignes, de spécialistes de la maintenance et de la supply chain" (gestion de l'approvisionnement), ajoute-t-il.

Ces besoins sont d'autant plus grands qu'"il y a eu une politique insuffisante de formation de la part des entreprises qui n'ont pas anticipé la reprise économique" après la crise de 2009, note M. Darmayan.

Pour répondre à cette situation, l'IUMM a mis en place 120 pôles de formation pour la formation continue et pour l'apprentissage dans les métiers industriels, a-t-il indiqué.

L'industrie doit parallèlement améliorer son attractivité auprès des lycéens et étudiants: "le souci des jeunes est de ne pas se trouver enfermé dans un poste, mais d'être en situation de flexibilité", observe M. Darmayan.

La transformation des métiers avec les nouvelles technologies (numérique, robotisation, traitement des données) va dans ce sens, selon le président de l'UIMM.

"Aujourd'hui dans un atelier, tous les postes individuels sont intégrés, avec une mission d'optimisation de la ligne de production".

"On ne demande pas à un opérateur d'exécuter un geste, mais une mission", poursuit-il. "Ce n'est pas nouveau, mais c'est rendu plus aigu par l'évolution des technologies et aussi par la demande des jeunes".

"C'est une philosophie nouvelle participative et on est aidé par les changements dans le travail qui vont dans ce sens", explique-t-il.

La Semaine de l'Industrie, qui est traditionnellement tournée vers les jeunes, les parents et les enseignants, regroupe cette année 4.800 événements, dont 2.200 visites d'entreprises, et espère toucher 800.000 personnes, soit le double de l'année dernière.

Les ministres de l'Economie Bruno Le Maire et de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer donneront le coup d'envoi lundi lors d'une visite à l'usine Schneider Electric du Vaudreuil, dans l'Eure.

La secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher sera lundi chez Airbus Defense and Space à Elancourt (Yvelines), puis mardi chez PSA à Sochaux (Doubs).

La ministre du Travail Muriel Pénicaud se rendra vendredi à Nancy dans un CFA (Centre de formation des apprentis) de l'UIMM.

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