PSA et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) ont finalement dévoilé les contours de leur projet de fusion à 50/50. Un tel mariage permettrait de créer le quatrième plus grand constructeur mondial avec des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules et un chiffre d’affaires consolidé de près de 170 milliards d’euros. En Bourse, les investisseurs ont clairement choisi leur camp : Fiat Chrysler bondit de 9,06 % sur la place de Milan, tandis que PSA chute de 12,05 % à Paris.

Le groupe au lion pourra se consoler avec la baisse concomitante de son rival Renault (-3,27 %), lui qui avait échoué à mener à bien son projet de fusion au printemps avec le constructeur italo-américain.

Dans le détail, les actionnaires de PSA et FCA détiendraient respectivement 50 % du capital de la nouvelle entité. La rapprochement s'opèrerait grâce à une fusion des deux groupes réunis sous une maison mère néerlandaise, qui serait cotée sur les places financières d'Euronext (Paris), Borsa Italiana (Milan) et du New York Stock Exchange.

La gouvernance de la nouvelle entité serait équilibrée entre les actionnaires et la majorité des administrateurs serait indépendante.

Le Conseil d'Administration serait composé de onze membres. Cinq membres du Conseil seraient nommés par FCA (dont John Elkann en tant que Président) et cinq membres par PSA (dont l'Administrateur Référent et le Vice-Président). Le CEO (directeur général) serait Carlos Tavares pour une durée initiale de 5 ans et il serait également membre du Conseil d'Administration. John Elkann serait Président du Conseil d'Administration.

L'Etat français, qui détient 12 % du capital de PSA via la BPI, a accueilli favorablement l'opération. Toutefois, le gouvernement sera "particulièrement vigilant sur la préservation de l'empreinte industrielle en France, la localisation des centres de décision et la confirmation de l'engagement du nouveau groupe sur la création d'une filière industrielle européenne de batteries électriques". FCA et PSA ont assuré qu'il n'y aurait pas de fermeture d'usine.

La constitution du nouveau groupe permettrait de dégager près de 3,7 milliards d'euros de synergies annuelles et progressives.

"Elles découleraient principalement d'une affectation plus efficiente des investissements dans les plateformes de véhicules, les chaines de traction, les technologies et une capacité d'achats plus importante inhérente à la nouvelle dimension du groupe", explique les deux groupes.

Il est prévu que 80 % des synergies seraient réalisées à partir de la fin de la quatrième année. Le coût de réalisation de ces synergies est estimé à 2,8 milliards d'euros.

La nouvelle entité serait également complémentaire au niveau géographique, profitant de la forte implantation de FCA sur le continent américain et de PSA en Europe.

Avant la réalisation de l'opération, FCA distribuerait à ses actionnaires un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d'euros, ainsi que sa participation dans Comau. De plus, avant la réalisation de l'opération, Peugeot distribuerait à ses actionnaires ses 46 % de parts dans Faurecia.

Les conseils des deux constructeurs automobile ont donné leur feu vert à l'opération. Les discussions pourraient aboutir dans les prochaines semaines.

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, Fiat Chrysler Automobiles, Faurecia