Paris (awp/afp) - Le marché automobile européen a progressé de 4,9% en novembre sur un an, lui permettant de presque rattraper son niveau de 2018 après un cahot provoqué par de nouvelles normes antipollution, selon des statistiques publiées mardi.

Dans ce paysage en voie de stabilisation, les groupes français ont connu des fortunes contrastées: Renault a vu ses immatriculations de voitures particulières neuves progresser de 4,3% le mois dernier dans l'Union européenne, mais celles de son concurrent PSA se sont contractées de 7,2%, a indiqué l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).

Les pays de l'UE ont mis 1,17 million de nouvelles voitures sur les routes en novembre, et l'allemand VW est resté le maître incontesté, s'arrogeant une immatriculation sur quatre (25,6% exactement), fort de ses multiples marques (Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Porsche...)

Ses dauphins français PSA (marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall) et Renault (Renault, Dacia, Lada, Alpine) régnaient quant à eux respectivement sur 14,6% et 10,2% du marché européen le mois dernier.

Avec +4,9%, l'Europe automobile enregistre un troisième mois de nette croissance après les +8,7% d'octobre et +14,5% de septembre. Ces hausses s'expliquent essentiellement par la faiblesse des immatriculations l'an dernier à la même période, consécutivement à l'entrée en vigueur de la norme d'homologation WLTP.

Cette nouvelle norme, qui donne une représentation plus réaliste des émissions polluantes des véhicules, avait provoqué l'arrêt temporaire de certaines motorisations ne respectant pas les seuils réglementaires et, en conséquence, une chute des livraisons à partir du 1er septembre 2018, notamment chez les constructeurs les moins bien préparés comme VW, Daimler, Renault ou Fiat Chrysler (FCA).

Ce trou d'air semble en passe de n'être bientôt plus qu'un mauvais souvenir: sur les 11 premiers mois de 2019, le marché européen n'est plus en baisse que de 0,3% par rapport à la même période de 2018, à 14,12 millions de voitures.

Fiat-Chrysler et Nissan souffrent

"Néanmoins, quatre des cinq plus grands marchés d'Europe ont connu un déclin de janvier à novembre", a souligné l'ACEA, "en particulier l'Espagne (-5,7%) et le Royaume-Uni (-2,7%). L'Allemagne (+3,9%) reste le seul gros marché en croissance jusqu'ici en 2019".

Côté groupes et marques, entre janvier et novembre, le podium des livraisons est toujours composé de VW, PSA et Renault, avec respectivement 24,5%, 16,3% et 10,6% de parts de marché.

Ils sont suivis à distance par une meute compacte: le groupe Hyundai, qui comprend aussi la marque Kia, grignote encore des parts de marché pour atteindre 6,8% des immatriculations dans l'UE jusqu'ici en 2019.

L'ambitieux sud-coréen, certes sur des segments moins haut de gamme, se paie le luxe de surclasser de prestigieux blasons allemands comme BMW (avec Mini, 6,5% de parts de marché) et Daimler (Mercedes et Smart, 6,4%).

Ford, bien qu'en repli relatif sur un an avec 6,2% du marché automobile européen, dépasse FCA qui décroche à 6,1% contre 6,7% sur la même période un an plus tôt, plombé en particulier par ses marques Fiat (-9,1%) et Alfa Romeo (-37,5%).

La méforme de l'italo-américain, qui compte aussi dans son portefeuille les marques Jeep, Chrysler, Lancia et Maserati, intervient au moment où l'entreprise et PSA mènent des négociations de fusion pour devenir le numéro quatre mondial du secteur, et numéro deux européen derrière VW.

Côté japonais, c'est le sourire pour Toyota qui voit ses immatriculations progresser de 3,8% depuis le début de l'année, lui permettant d'accrocher 5,1% du marché européen: il tire parti d'une gamme hybride (essence-électricité) qui séduit, parallèlement à la désaffection pour les motorisations diesel.

Nissan, partenaire de Renault, grimace en revanche avec des livraisons qui s'effondrent de 22,1% et n'atteignent plus que 2,5% de part de marché sur 11 mois. Le constructeur nippon est presque talonné par Volvo, qui détient 2% du marché avec des volumes en progression de 4,7%.

afp/al