(Actualisation: réaction en Bourse, capitalisation boursière des deux groupes, contexte sur les synergies)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les constructeurs automobiles PSA et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) ont officialisé jeudi des négociations en vue d'une fusion à 50/50 qui donnerait naissance au quatrième groupe automobile mondial, avec 8,7 millions de véhicules, et pourrait générer des synergies annuelles estimées à environ 3,7 milliards d'euros.

Après l'annonce de cet accord, l'action Peugeot SA chute de 12,2% à 22,88 euros, tandis que Fiat Chrysler Automobiles bondit de 9,3% à 14,07 euros. Les deux actions avaient respectivement progressé de 4,5% et 9,5% mercredi après la confirmation par les constructeurs automobiles de l'existence de discussions.

La capitalisation boursière de PSA s'établit à 23,3 milliards d'euros et celle de Fiat Chrysler à 20,2 milliards d'euros, selon les données de FactSet.

Dans un communiqué commun, les deux groupes ont indiqué que leurs conseils d'administration respectifs sont "convenus à l'unanimité d'œuvrer" en vue de cette fusion et "ont donné à leurs équipes respectives le mandat de finaliser les discussions et conclure un 'memorandum of understanding' [protocole d'accord, NDLR] dans les prochaines semaines".

Des synergies inférieures aux attentes

Les synergies générées par l'opération s'élèveraient à près de 3,7 milliards d'euros par an, dont 80% seraient réalisées à partir de la quatrième année. Le coût de réalisation de ces synergies est estimé à 2,8 milliards d'euros par les deux entreprises.

Ces synergies "découleraient principalement d'une affectation plus efficiente des investissements dans les plateformes de véhicules, les chaînes de traction, les technologies et une capacité d'achats plus importante inhérente à la nouvelle dimension du groupe", ont-ils indiqué dans un communiqué.

"Ces estimations de synergies ne sont pas basées sur des fermetures d'usine", ont ajouté PSA et FCA. Dans un communiqué, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré accueillir favorablement l'entrée en négociations des deux groupes.

Le niveau de synergies annoncé est inférieur aux attentes de plusieurs analystes. Commerzbank estimait ainsi qu'un tel rapprochement devrait générer des synergies proches de celles qui avaient été chiffrées lors du projet de fusion abandonné au printemps entre Renault et FCA, soit 5 milliards d'euros.

Scissions prévues de Faurecia et Comau

Pour permettre la réalisation de cette fusion entre égaux, FCA distribuerait, avant l'opération, un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d'euros ainsi que sa participation dans sa branche de robotique Comau. PSA, de son côté, distribuerait à ses actionnaires l'intégralité de sa participation de 46% dans l'équipementier automobile Faurecia. En réaction à cette possibilité, le titre de l'équipementier automobile perd 3,8% à 41,27 euros.

Au niveau de la gouvernance, le président du directoire de Groupe PSA, Carlos Tavares, deviendrait directeur général du groupe fusionné et le président de FCA, John Elkann, présiderait le conseil d'administration. Chacun siégerait au conseil du nouveau groupe constitué de six administrateurs choisis par PSA, dont Carlos Tavares, et de cinq administrateurs désignés par Fiat Chrysler.

Les actionnaires des deux groupes détiendraient chacun 50% du capital de la nouvelle entité. Un accord de "standstill" (statu quo) concernant les participations d'Exor, la holding de contrôle de FCA, de Bpifrance, de la famille Peugeot et de DFG serait applicable pendant une période de sept ans à compter de la réalisation de la fusion.

DFG, ou DongFeng Motor, est le partenaire chinois de PSA, avec une participation de 12,2% au capital du groupe français. Bpifrance et la famille Peugeot contrôlent également 12,2% chacun du capital de PSA.

"Les participations d'Exor, de Bpifrance Participations et de la famille Peugeot seraient soumises à une période d'incessibilité de trois ans", précise le communiqué des deux groupes. "Par exception, la famille Peugeot serait autorisée à augmenter sa participation de 2,5% au sein de l'entité combinée au cours des trois premières années suivant la date de réalisation de la fusion, par acquisition d'actions auprès de Bpifrance Participations et DFG", explique également le document.

La maison mère néerlandaise de la nouvelle entité serait cotée à Paris, Milan et New York. Les deux groupes ont indiqué que cette société mère "continuerait de maintenir une présence importante dans les sièges opérationnels des deux groupes, en France, en Italie et aux Etats Unis".

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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