Paris (awp/afp) - Le constructeur automobile français PSA a annoncé jeudi une baisse de son chiffre d'affaires de 1,1% au premier trimestre de 2019 à 17,98 milliards d'euros (environ 20,47 milliards de francs suisses), un coup d'arrêt principalement dû à la suspension de ses opérations en Iran et ses difficultés en Chine.

Le chiffre d'affaires de sa division "Automobile" qui comprend les cinq marques de PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall) recule quant à lui de 1,8% à 14,16 milliards d'euros, selon un communiqué du groupe.

Cette baisse est cependant freinée par un bon mix produit (+2,3%) et une hausse des prix (+1,3%). Cela signifie que PSA réussit à vendre plus de voitures haut de gamme et à des prix plus élevés, comme les rémunérateurs SUV de Peugeot, le 3008 et le 5008.

Au total, 886'400 véhicules ont été vendus par le groupe, un chiffre "en hausse en Europe", mais en baisse hors du Vieux Continent. C'est 15% de moins que l'an dernier où il avait réalisé un premier trimestre record en dépassant le million de véhicules vendus dans le monde.

Avec 783.500 véhicules vendus, soit près de 90% de ses ventes mondiales, le marché européen est en progression de 1,6%, surtout grâce à Opel (+5,5%) et Citroën (+4,5%), par rapport au premier trimestre de 2018.

Le nombre de Peugeot vendues recule en revanche de 2,9% et celui de DS, dont les volumes sont bien moindres, baisse plus nettement (-18,8%).

Acteur devenu marginal en Chine

Hors d'Europe, PSA rencontre des difficultés en Chine, où les ventes se sont effondrées de 57,5% au premier trimestre, devenant un acteur marginal sur le premier marché automobile mondial.

Avec 36'000 véhicules vendus, PSA pourrait peiner à dépasser les 100'000 voitures sur l'année, loin de son rival allemand Volkswagen dont les ventes dépassent la barre des 4 millions sur ce marché.

"Les résultats en Chine ont été difficiles, le marché a reculé plus que ce que nous attendions", a indiqué le directeur financier Philippe de Rovira, lors d'une conférence téléphonique pour les analystes financiers, reconnaissant que les volumes de vente en 2019 dans ce pays ne devraient pas être "stables" par rapport à l'an dernier.

Et la Chine n'est pas la seule difficulté hors d'Europe que connaît le constructeur, puisqu'il a aussi dû sortir d'Iran, contraint par les sanctions américaines.

Sur la région Moyen-Orient et Afrique, désormais privée du marché iranien, les ventes chutent donc de 81%. En Amérique latine, elles reculent aussi de 30,1%.

La forte exposition de PSA au marché européen pousse le constructeur à viser d'autres marchés. Citroën va ainsi s'implanter en Inde, un pays à fort potentiel de croissance et a annoncé sa volonté de se lancer en Amérique du Nord prochainement avec la marque Peugeot.

Le deuxième constructeur européen après Volkswagen espère augmenter de 50% ses ventes hors Europe d'ici à 2021.

Le nombre de véhicules vendus par le groupe recule également sur deux marchés moins importants: en Inde-Pacifique (-6,5%) et en Eurasie (-21,5%).

L'équipementier Faurecia, filiale de PSA, a de son côté contribué au chiffre d'affaires à hauteur de 4,32 milliards d'euros, quasi stable par rapport à l'an dernier.

Côté perspectives, le groupe "prévoit un marché automobile stable en Europe, en baisse de 2% en Amérique latine et de 3% en Chine, et en hausse de 5% en Russie".

Pour la période 2019-2021, il vise une marge opérationnelle courante moyenne supérieure à 4,5% pour sa division automobile.

afp/buc