Bien sûr, les 42 euros touchés en mai 2018 sont encore loin. Reste qu'à 26 euros, l'action Plastic Omnium, l'un des trois grands équipementiers automobiles cotés à Paris, s'est reprise de l'ordre de 40% sur les plus bas touchés (18,29 euros) début décembre. Notons que le groupe anticipe un premier semestre 2019 difficile pour le secteur, avant une reprise au second.

'Annus horribilis' pour le secteur automobile, l'année 2018 avait pourtant bien commencé, avec de multiples sommets boursiers. Mais le second semestre s'est révélé éreintant : ralentissement marqué du marché chinois, difficultés en Amérique du Nord, montée du risque de guerre commerciale entre les Etats-Unis et le reste du monde, effet des nouvelles normes WLTP en Europe... Les 'warnings' ont d'ailleurs émaillé la deuxième moitié de l'année.

Quelles sont les dernières nouvelles ? Plastic Omnium a été le premier, avant Valeo et Faurecia le 18 février, à présenter ses comptes annuels, le 14 février. Certes, le CA consolidé a augmenté en 2018 de 12,6% à 7,2 milliards d'euros, mais en données organiques, ce taux tombe à 1,6% (+ 2,4% pour le CA économique). Même s'il demeure supérieur à l'évolution de la production automobile mondiale, qui sur l'année s'est contractée de 1% (+ 2,3% au S1, puis - 4,3% au S2), rapporte Plastic Omnium sur la foi des chiffres d'IHS.

Notons que la marge opérationnelle consolidée a reculé de 9,6 à 8,4%. 'La consolidation en intégration globale, à compter du 1er juillet 2018, de HBPO, activité d'assemblage peu capitalistique, a, comme anticipé, un impact dilutif', explique la société. Cet effet négatif devrait donc ne pas durer et malgré tout, la rentabilité d'exploitation de Plastic Omnium demeure supérieure à celle de Valeo (6,3%) et de Faurecia (7,3%).

Le bilan ? Malgré des acquisitions qui ont augmenté le poids de la dette, cette dernière ne représente que 32% des fonds propres, un ratio très raisonnable. Il faut dire aussi que l'activité Environnement a été cédée.

Et ensuite ? La direction de Plastic Omnium, qui propose de relever le divide de 10% à 0,74 euro (même si Faurecia fait mieux : + 14%, Valeo le laissant stable), s'attend à une stabilité de la production auto mondiale en 2019. Ce qui se décomposerait entre une baisse au S1 puis une reprise au S2.

Le groupe ambitionne de surperformer 'de 5 points de la production automobile mondiale'. Ce serait mieux qu'en 2018 : + 3,4 points, en retenant le CA économique, et qu'au S2. Rappelons que Plastic Omnium ajoute, toujours à propos de 2018 : 'la surperformance par rapport à la production automobile mondiale accélère (+ 2,5% au 1er semestre contre + 4,6% au 2nd semestre), notamment grâce à la Chine'. Une finale d'importance.

La direction vise aussi 'une marge opérationnelle en progression en valeur'. De plus, les prévisions à horizon 2021 ont été maintenues. 'Nous sommes confiants dans notre capacité à encore progresser en 2019', a déclaré le PDG Laurent Burelle, alors que les tensions entre Washington et Pékin semblent s'apaiser.

Enfin, le consensus table, après un bénéfice par action Plastic Omnium ajusté de 2,95 euros en 2018, sur une érosion à 2,87 euros cette année avant un rebond à 3,19 euros en 2020. Soit des PER inférieurs, respectivement, à 9 et 8 fois, pour des rendements de 3%.

EG



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