Cette action en justice, qui regroupe 1.670 plaintes, vise à obtenir des réparations en raison de la chute de l'action due à ce scandale des émissions polluantes, qui a éclaté en septembre 2015 aux Etats-Unis et a déjà coûté plus de 27,4 milliards d'euros au groupe automobile allemand.

Il est toutefois probable qu'une grande partie de ces plaintes seront écartées en raison de la prescription, a prévenu le président de la haute cour régionale de Brunswick, le juge Christian Jäde, à l'ouverture des débats, sans donner de montants.

Andreas Tilp, avocat de plaignants, a estimé que seules des plaintes équivalentes à deux milliards d'euros sur un total de cinq milliards dans les dossiers qu'il défend seraient retenues.

"Nous sommes grandement confiants dans le fait qu'il y aura de l'argent au bout", a-t-il dit.

Le juge Christian Jäde a déclaré qu'il s'agissait d'un dossier très complexe, avec de nombreux points juridiques à clarifier. Le tribunal n'a toujours pas fourni de calendrier détaillé pour cette affaire susceptible d'être ensuite renvoyée devant une juridiction supérieure.

Les plaignants accusent Volkswagen de ne pas les avoir prévenus en temps voulu des problèmes auxquels il était confronté aux Etats-Unis.

"VW aurait dû dire au marché qu'ils avaient triché et pris des risques valant des milliards", a déclaré Andreas Tilp.

"Nous pensons que VW aurait dû dire au marché, au plus tard en juin 2008, qu'il ne pouvait pas fabriquer la technologie dont il avait besoin aux Etats-Unis."

VW POINTE DU DOIGT L'ATTITUDE DES AUTORITÉS AMÉRICAINES

Les plaignants estiment que VW a manqué à son devoir d'informer les investisseurs sur l'impact financier du scandale, révélé le 18 septembre 2015 par l'Agence américaine de protection de l'environnement(EPA).

Ils soutiennent que si les investisseurs avaient eu connaissance de ces faits, ils auraient peut-être vendu des actions de VW plus tôt ou n'en auraient pas acheté.

Le titre du constructeur automobile a perdu jusqu'à 37% de sa valeur dans les jours qui ont suivi la révélation des niveaux de pollution illégaux émis par ses voitures.

VW a reconnu une fraude systématique aux émissions polluantes, mais nie tout acte répréhensible en matière d'information réglementaire.

"Cette affaire porte principalement sur la question de savoir si Volkswagen a respecté ses obligations d'information envers les actionnaires et les marchés financiers", a déclaré l'avocat de VW, Markus Pfüller. "Nous sommes convaincus que c'est le cas."

VW estime que l'EPA, en publiant son avis, n'a pas agi conformément à la manière dont les autorités américaines avaient traité des cas similaires impliquant d'autres constructeurs automobiles.

Dans la mesure où VW était en pourparlers pour parvenir à un accord, le conseil d'administration de VW n'a pas vu la nécessité d'informer les investisseurs avant septembre 2015, déclare le constructeur automobile dans un dossier déposé auprès du tribunal de Brunswick.

Les membres du directoire de l'époque, dont son actuel président Herbert Diess et le président du conseil de surveillance Hans Dieter Pötsch, n'ont pas violé les règles de en matière d'information, assure-t-il.

Le titre VW a gagné 1,04% à 137,50 euros en Bourse de Francfort, où l'indice Dax a pris 0,22% tandis que l'indice européen du secteur automobile a avancé de 0,21%.

(Avec Ilona Wissenbach; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)

par Jan Schwartz