Sans surprise, PPR a confirmé hier soir la scission de la Fnac en vue d'une mise en Bourse. Max Théret doit se retourner dans sa tombe, lui l'ancien garde du corps de Trotsky et fondateur de la centrale d'achat réservée aux cadres en 1954, avec son compagnon d'arme André Essel. Mais cette opération, et la cession prévue de son autre filiale de distribution, Redcasts, donneront au groupe de François-Henri Pinault le statut de leader du luxe et des vêtements de sports avec ses marques phares Gucci et Puma.


Au lieu d'être considéré par le marché comme un conglomérat, affecté d'une décote de holding, PPR pourra être valorisé comme un "pure player" du luxe. Le groupe se paie 11,6 fois ses résultats 2013 contre 14,8 pour le secteur, constate Credit Suisse.

Autre avantage, en sortant la Fnac de son périmètre, PPR améliore considérablement son profil financier. Avec un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros, le distributeur de produits culturels représente un tiers des activités du groupe l'an passé. Mais son résultat opérationnel a chuté de près de 50% durant cette période, pénalisé par le ralentissement de la consommation et la montée en puissance de la concurrence des sites internet discounts. Résultat, il ne représente que 6% du résultat opérationnel 2012, souligne ce matin CA Cheuvreux.

Selon ses calculs, la sortie de la Fnac aurait permis à PPR de faire passer sa marge opérationnelle de 13% à 17,6% en 2012.

Attention, prévient CM-CIC, pour faciliter l'aboutissement du projet, PPR devra faire certaines concessions, en désendettant la Fnac notamment. A la Bourse de Paris, le choix de PPR est payant : depuis le début de la rumeur dimanche soir, l'action a progressé de plus de 5%.