Le numéro un mondial du luxe, qui donne le coup d'envoi des publications trimestrielles du secteur, a vu ses ventes atteindre 12,53 milliards d'euros, dépassant les 12,09 milliards du consensus établi par Infront Data pour Reuters.

Dans un environnement qualifié de "porteur", la croissance à taux de change et périmètre constants a atteint 11%, maintenant le cap de 2018, au lieu des 8,15% attendus, après une hausse de 9% au quatrième trimestre 2018.

Au centre de l'attention des investisseurs, la mode-maroquinerie - qui loge Vuitton, principal contributeur aux profits du groupe - a vu sa croissance organique encore grimper de 15%, comme sur l'ensemble de l'année dernière, dépassant largement les 11% prévus malgré une base de comparaison très élevée, les ventes ayant bondi de 16% il y a un an.

LVMH ne divulgue pas les chiffres de Vuitton, dont la croissance est généralement proche de celle de la division.

La première griffe mondiale de luxe, qui a dépassé les 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, continue de tourner à plein régime et de gagner des parts de marché grâce à d'importants investissements dans le digital et ses magasins.

Elle est aussi portée par le succès des collections masculines signées Virgil Abloh, fondateur de la marque branchée américaine Off-White, recruté en 2018. Gourou des réseaux sociaux, le créateur a fait des défilés masculins de Vuitton de véritables événements et a élargi la clientèle de la marque.

POLARISATION DU MARCHE

Vuitton compte, avec une poignée de concurrents comme Gucci (Kering), Moncler ou Hermès, parmi les griffes qui signent les meilleures performances d'un secteur où la polarisation s'accentue entre "bons" et "mauvais" élèves.

Les performances de Dior Couture sont qualifiées d'"exceptionnelles", tandis que la progression est "rapide" chez Fendi, Loewe et Berluti.

La solidité des marques en Chine constitue aujourd'hui un précieux atout à l'heure où les clients chinois, qui pèsent pour plus du tiers du marché du luxe, achètent de plus en plus dans leur pays.

Ils y sont encouragés par de moindres écart de taux de changes et par des mesures favorisant la consommation intérieure (baisse de la TVA, contrôles et lutte conte les "daigous", ces acheteurs qui revendent sur des plates-formes chinoises des produits achetés à l'étranger).

La récente baisse de TVA a d'ailleurs été répercutée dans leurs prix par Vuitton, Gucci ou Hermès.

A l'inverse, d'autres marques comme Prada ou Tiffany voient leurs ventes pénalisées par cette montée en puissance de la consommation en Chine même.

Chez LVMH, la dynamique a été également solide dans les vins et spiritueux (Moët & Chandon, Dom Perignon, Hennessy), deuxième division la plus rentable. Ils ont accéléré le pas (+9%) grâce au cognac Hennessy, dont les volumes ont grimpé de 11% grâce notamment aux fêtes du nouvel an chinois.

A l'inverse, les parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy) ont ralenti la cadence (+9%), tout comme les montres et la joaillerie (Bulgari, Tag Heuer, Hublot), dont la progression a été limitée à 4%. Avec une hausse de 8%, la distribution sélective a fait mieux qu'au 4e trimestre (+3%).

En Bourse, après avoir atteint un sommet historique à 337,50 euros le 5 avril, le titre LVMH a fini à 329,75 euros mercredi, progressant de 28% depuis le début de l'année.

"Un fort ralentissement de la demande chinoise représente le plus gros risque pour le luxe, mais LVMH serait moins touché grâce à sa diversification", selon Morgan Stanley.

Plus de détails sont attendus jeudi, lors d'une conférence téléphonique prévue à 15h00.

(Edité par Matthieu Protard)

par Pascale Denis et Sarah White