New York (awp/afp) - Le fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène Procter and Gamble (P&G) a relevé mercredi son principal objectif financier annuel, invoquant une demande solide pour ses produits de beauté et d'entretien.

L'entreprise table désormais sur une croissance organique des ventes comprise entre 2 et 4% pour l'exercice fiscal devant se clôturer le 30 juin, contre de 2 à 3% il y a trois mois.

Le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, devrait toujours progresser dans une fourchette comprise entre 3 et 8%, a détaillé P&G dans un communiqué.

À Wall Street, le titre bondissait de près de 4% dans les échanges électroniques de pré-séance.

Lors des trois mois achevés le 31 décembre et correspondant au deuxième trimestre, les ventes ont augmenté de 0,3% à 17,4 milliards de dollars, contre 17,15 milliards escomptés par les marchés.

La croissance des ventes a été pénalisée par des effets de change défavorables, explique Procter & Gamble, qui tient à souligner qu'à périmètre et taux de change constants, les ventes ont augmenté de 4% en raison d'une progression des volumes de 2%.

L'entreprise voit les recettes générées à l'étranger diminuer quand elle les convertit en dollars, notamment en période d'appréciation du billet vert face aux autres devises.

Tiré par une hausse des prix, le bénéfice net a bondi de 28% sur un an à 3,2 milliards, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté de 1,25 dollar, supérieur au 1,21 dollar attendu en moyenne par les analystes.

La société a notamment augmenté d'environ 5% les prix de "plusieurs" produits, dont celui des marques Bounty (essuie-tout), Charmin (papier-toilette) et Puffs (mouchoirs). Ces changements ont permis à la division "produits d'entretien" d'afficher une hausse de 2% de ses ventes.

À l'inverse, la division des rasoirs, mise en difficulté par des marques prisées par les "millenials" (17-35 ans) comme Dollar Shave Club (Unilever), accuse un recul de 9% de ses ventes et sa marque phare, Gillette, est au centre d'une polémique après un spot publicitaire utilisant des images de harcèlement ou de brutalité.

Présent sur de nombreux marchés à travers le monde, P&G fait partie des multinationales qui pâtissent de la guerre commerciale entre les États-Unis et ses partenaires commerciaux.

Les prix des matières premières que le groupe utilise ont notamment beaucoup augmenté et la fluctuation des devises, conséquence des incertitudes commerciales, n'arrange pas les choses.

Le dollar fort et les coûts des matières premières et de transport devraient rogner les bénéfices d'environ 1,4 milliard de dollars sur l'ensemble de l'exercice fiscal, a d'ailleurs prévenu mercredi l'entreprise.

afp/rp