Publicis (-6,08% à 58,41 euros) n'est pas encore sorti d'affaire. Si les performances du groupe au premier semestre avaient nettement rassuré les marchés après les turbulences enregistrées fin 2016, la croissance organique de seulement 1,2% affichée pour le troisième trimestre replonge les investisseurs dans l'expectative. Certes, l'amélioration séquentielle (d'un trimestre sur l'autre) promise par le groupe depuis des mois se confirme - son chiffre d'affaires avait baissé de 1,2% au premier trimestre et progressé de 0,8% au second - mais le consensus espérait un redressement plus rapide.

Le consensus s'élevait à +1,8% pour le troisième trimestre pour un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros, au lieu des 2,26 milliards publiés par le groupe.

La contreperformance de Publicis au troisième trimestre est liée à la faiblesse de son activité en Europe. Il y a enregistré une baisse de ses revenus de 1,5% en organique, à 626 millions d'euros. Publicis explique ce recul par une base de comparaison difficile : au troisième trimestre 2016, la division Europe du groupe avait bondi de 7,6%.

Le groupe évoque aussi "quelques pertes de budgets" mais les analystes soulignent que ces dernières sont sans doute les principales responsables du recul de l'activité. "La base de comparaison est quasiment la même entre le troisième et le deuxième trimestre. Or, la croissance organique a atteint 3,2% entre avril et juillet. Cette différence de performance est donc sans doute principalement liée aux pertes de contrats", pointe Barclays.

Publicis ne dissipe pas le flou avec ses perspectives

Dans ce contexte, Publicis ne profite guère du redémarrage tant attendu de son activité aux Etats-Unis, son principal marché. Ses difficultés dans ce pays ont été les principales causes des mauvais résultats présentés par le groupe fin 2016 et tout début 2017. La croissance organique y a atteint 3% au troisième trimestre, à 1,23 milliard d’euros de chiffre d'affaires, dépassant nettement le consensus qui la donnait à +1,9%. Cette expansion a été soutenue par les gains récents de contrats aux Etats-Unis même si, nuance Jefferies, le secteur des biens de grande consommation reste sous pression et les difficultés structurelles de SapientRazorfish ne sont pas toutes résolues.

Face à cette publication décevante, les perspectives dévoilées par Publicis n'ont pas vraiment rassuré. D'abord, le groupe a abandonné sa prévision de marge 2018, qui s'élevait à 17,3%, même si cette évolution n'est pas la plus surprenante pour les analystes. Le consensus était déjà bien inférieur à cet objectif puisqu'il s'élevait à 16,8%.

Ensuite, note Barclays, Publicis n'a donné aucune indication sur le quatrième trimestre, se bornant à donner une projection pour l'ensemble du second semestre. Ce dernier est donc attendu en amélioration par rapport au premier semestre, pendant lequel le chiffre d'affaires de Publicis avait baissé de 0,2%. Dans ces conditions, calcule Barclays, l'objectif pourrait être atteint si le premier semestre ressort en repli de 0,1%, ce qui impliquerait un quatrième trimestre en baisse de 1,3%.