Le numéro trois mondial de la publicité a dégagé sur la période d'avril à juin un chiffre d'affaires de 2,52 milliards d'euros, en croissance de 0,8% à données comparables, traduisant une amélioration par rapport à la baisse de 1,2% observée en début d'année.

Il ressort par ailleurs au-dessus des attentes du marché qui anticipait des ventes de 2,5 milliards, en repli de 0,3%, selon un consensus compilé par Inquiry Financial.

En dépit de la faiblesse persistante des ventes, le groupe français est parvenu à améliorer sa marge de 20 points de base au premier semestre à 13,2%, la preuve selon le nouveau président du directoire Arthur Sadoun que les changements mis en oeuvre par son prédécesseur Maurice Lévy au cours des 18 derniers mois commencent à porter leurs fruits.

"On ne va pas changer la stratégie", a expliqué à des journalistes le dirigeant de 46 ans, aux commandes depuis le 1er juin.

"Notre enjeu, c'est d'accélérer dans l'exécution du plan et d'aller plus loin dans l'intégration", a-t-il ajouté lors de sa première présentation des résultats de Publicis.

A la traîne de ses grands concurrents américains et britannique depuis 2014 et son mariage raté avec Omnicom, Publicis a fait le pari osé d'une restructuration en profondeur pour tenter de faire travailler ensemble la myriade de structures empilées au travers de ses multiples acquisitions.

Dans un secteur de la publicité confronté à la concurrence nouvelle des Facebook et Google et face à des clients de plus en plus regardants sur les coûts, Publicis a parallèlement fait le choix de la technologie et du conseil là où ses rivaux se sont spécialisés dans l'achat programmatique - comme WPP - ou les contenus - comme Havas.

Publicis, qui a été confronté à des pertes de gros budgets, en particulier aux Etats-Unis, a toutefois enchaîné des performances décevantes par rapport à celles de ses pairs au cours des trois dernières années tandis que son pôle numérique a dû être déprécié à hauteur de 1,44 milliard d'euros en fin d'année dernière.

"On doit améliorer notre croissance organique. Ça c'est la priorité car c'est cela qui démontrera la compétitivité de notre modèle, de notre offre et de ce que recherche le client", a expliqué Arthur Sadoun.

Publicis prévoit une nouvelle amélioration de sa croissance au troisième trimestre et compte revenir au niveau de ses pairs sur l'ensemble du deuxième semestre.

Le nouveau président du directoire veut en revanche se laisser du temps en ce qui concerne les objectifs de moyen terme que le groupe s'était fixé à horizon 2018, incluant notamment une marge de 17,3% jugée difficilement atteignable par beaucoup d'analystes financiers.

(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain, édité par Benjamin Mallet)