Paris (awp/afp) - Publicis, qui se prépare à des trimestres difficiles du fait de l'épidémie de Covid-19, a annoncé lundi un plan pour réduire ses coûts de 500 millions d'euros, ainsi qu'une baisse de son dividende et des rémunérations de ses dirigeants.

Le plan d'économies comporte notamment un gel des recrutements, un moindre recours aux travailleurs freelance, une pause des promotions internes et un réexamen des contrats avec les partenaires, a précisé la direction du groupe de communication et de publicité lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Publicis va également demander à ses actionnaires d'entériner une baisse de moitié, à 1,15 euro par action, du dividende prévu en 2020, et d'en reporter le paiement à fin septembre.

Parallèlement, les membres du directoire et du comité exécutif vont réduire leur rémunération fixe aux deuxième et troisième trimestres de 20%. La baisse atteint même 30% pour le président du directoire Arthur Sadoun.

Et le président du conseil de surveillance Maurice Lévy va voir pour sa part sa rémunération annuelle diminuer de 30%.

Selon des résultats publiés parallèlement lundi, le chiffre d'affaires a pourtant encore progressé de 17,1% au premier trimestre, porté par ses acquisitions et notamment celle de la plateforme technologique Epsilon en juillet dernier. A taux de change et périmètre constant, le revenu recule de 2,9%, mais c'est "en ligne avec les prévisions pré-pandémie", selon le groupe.

"Il peut sembler étrange d'annoncer des résultats encourageants alors que nous nous préparons à vivre des mois plus difficiles", a commenté Arthur Sadoun, évoquant un trimestre qui s'est joué "en deux temps".

En janvier et février, les premiers effets du Covid-19 en Chine (-15,3% sur le trimestre) ont été compensés par la bonne performance de l'Amérique du Nord, où le groupe réalise la plus grosse part de son chiffre d'affaires.

Mais en mars, les pays européens ont enregistré une "baisse brutale" de leur activité à la suite des mesures de confinement. In fine les revenus trimestriels ont plongé de 12,9% en France, 9,6% au Royaume-Uni, 6,1% en Italie, 7,1% en Allemagne.

"En France on est particulièrement touché parce qu'on a le Drugstore (des Champs-Elysées) qui ferme, nos activités de production et d'évènementiel qui sont quasiment à l'arrêt, Metrobus (régie publicitaire de la RATP) qui plonge", a détaillé Arthur Sadoun.

Publicis a suspendu ses prévisions annuelles mais estime que toutes ses activités seront concernées à des degrés divers par l'impact de la crise.

afp/rp