Trois-quarts de la population mondiale vivra dans une ville d'ici 2020. Cette prédiction implique de très nombreux défis à relever en matière de mobilité, d'écologie et d'habitat. Les technologies 'intelligentes' ou connectées peuvent nous aider à cohabiter de manière vivable avec un nombre accru de personnes sur un nombre de mètres carrés revu à la baisse. Toutefois, la 'smart city' n'en est encore, chez nous, qu'à ses balbutiements et cela, en dépit du fait que la Flandre soit dès à présent l'une des régions les plus urbanisées au monde.

Fièvre électorale

Donner vie à une 'smart city' est une tâche de longue haleine, qui implique la participation de très nombreux acteurs en tous genres. A première vue, un tel projet s'inscrit dès lors en contradiction totale avec la réalité politique qui est émaillée d'élections tous les six ans. Et il est tentant, pour les politicien(ne)s de se concentrer sur quelques petites applis futées, hyper-locales, qui leur permettront d'engranger des électeurs, plutôt que d'élaborer un plan décennal destiné à donner naissance à une ville connectée digne de ce nom.

Cela ne devrait toutefois pas être un problème. En effet, des projets de ville ou de quartier connecté de petite envergure ont pour conséquence de braquer les projecteurs sur le concept de ville irriguée de nouvelles technologies. Ils permettent aux citoyens, quelle que soit leur tranche d'âge, de se familiariser avec le concept de manière simple et accessible. Par ailleurs, les villes tirent des leçons précieuses de tels projets-pilote à petite échelle. Elles peuvent ainsi se faire une idée des technologies les plus appropriées ou de la manière dont elles doivent appréhender la vie privée.

Des projets de faible envergure rendent par ailleurs plus facile tout changement de direction qui s'avérerait nécessaire. Et, bien souvent, c'est une occasion idéale pour nouer des contacts précieux avec les associations de citoyens, les entreprises, d'autres niveaux de pouvoir, des communes voisines et des universités. On peut donc en conclure que la vision à court terme du politique peut, elle aussi, être source d'innovation et d'inspiration à long terme.

De petits îlots intelligents

On pourrait penser qu'une petite appli 'intelligente' de parking déployée à Roulers pourrait être aisément copiée en vue d'être utilisée à Tirlemont, par exemple. Les deux communes pourraient ainsi, idéalement, partager à la fois leurs connaissances et leurs coûts. En réalité, la plupart des initiatives locales semblent demeurer très locales… Nos communes se comportent-elles actuellement comme de petites îles? Ne devraient-elles pas s'extirper de leur cocon et jeter un regard vers d'autres niveaux de pouvoir afin de coordonner les technologies smart city?

Les autorités européennes ont déjà édicté un certain nombre de normes en matière de vie privée, d'open data et d'accessibilité. Lors de leur mise en pratique effective, ces normes ont toutefois tendance à provoquer davantage de la concurrence que de la collaboration entre villes et communes belges. On constate en effet une dispersion géographique du support financier, tant et si bien que chacun demeure ancré sur sa petite île alors que l'on pourrait tirer parti d'un effet d'échelle en regardant par-delà les compartimentages.

Stimuler la collaboration

Il n'est bien entendu pas possible de copier-coller purement et simplement le modèle de Berlin pour l'appliquer à Anvers. De grandes villes connectées telles que Copenhague, Barcelone ou Chicago n'en partagent pas moins leurs connaissances et conseils avec d'autres pouvoirs publics locaux qui peuvent ainsi se lancer plus rapidement à l'eau. Les fournisseurs IT, qui accumulent progressivement une certaine expertise auprès de différentes communes, ont eux aussi un rôle à jouer. Ils disposeront à terme de bonnes pratiques et de canevas parmi lesquels les autorités municipales pourront piocher.

Depuis le début de cette année, au travers de l'initiative Smart Flanders, le gouvernement flamand apporte son soutien à 13 centres-ville dans le cadre de leur transformation en smart cities. Son champ d'intervention se focalise sur les open data temps réel, le partage de modèles de référence et la stimulation de la collaboration entre villes. Le mot d'ordre? 'Apprendre par la pratique'. A l'échelle régionale, les communes se regroupent par ailleurs de plus en plus en 'grappes' ou réseaux afin de créer un effet d'échelle. C'est par exemple le cas dans le sud de la Flandre occidentale. Voilà qui pourrait rendre les villes et communes flamandes plus rapidement intelligentes…

La Sté RealDolmen NV a publié ce contenu, le 11 janvier 2018, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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