L'accord, validé par les conseils d'administration des deux entreprises, prévoit qu'IBM va acquérir la totalité des actions ordinaires de Red Hat au prix de 190 dollars par action, soit une prime de 62% par rapport au cours de clôture du titre Red Hat vendredi soir, précise un communiqué diffusé dimanche.

IBM financera l'opération sur ses fonds propres et par endettement.

L'opération est, de loin, la plus importante acquisition jamais réalisée par IBM et témoigne des efforts de la PDG Virginia Rometty pour diversifier le groupe américain au-delà des domaines du matériel informatique, du logiciel et des services informatiques, qui ont ralenti sa croissance.

"L'acquisition de Red Hat est de nature à changer la donne", a commenté Virginia "Ginni" Rometty dans un communiqué. "IBM va devenir le premier fournisseur mondial de 'cloud' hybride, offrant aux entreprises la seule solution de 'cloud' ouvert qui débloquera toute sa valeur pour leurs activités", ajoute-t-elle.

Red Hat édite des logiciels libres (Open Source) et est le premier distributeur mondial du système d'exploitation GNU/Linux, mis au point comme alternative aux logiciels de Microsoft.

La capitalisation boursière de Red Hat est de 20,5 milliards de dollars, celle d'IBM atteint 114 milliards.

Red Hat, qui fonctionne par abonnements, va permettre à IBM de récupérer une source lucrative de revenus réguliers.

La multinationale informatique espère que cet accord l'aidera à concurrencer Amazon, Alphabet et Microsoft dans le secteur à forte croissance du "cloud", ou informatique "en nuage", qui permet le stockage et la consultation à distance de données.

La transaction IBM-Red Hat devrait être bouclée dans le second semestre 2019.

Pour financer ce rachat, IBM envisage de suspendre tous ses programmes de rachat d'action prévus en 2020 et 2021.

Red Hat restera dirigé par Jim Whitehurst et l'équipe actuelle de direction, précise IBM qui entend aussi maintenir le siège, les sites, les marques et les pratiques de l'entreprise qu'elle rachète.

(Dominique Rodriguez et Henri-Pierre André pour le service français)

par Liana B. Baker et Greg Roumeliotis