Rémy Cointreau abandonne 3,5% à 99,9 euros malgré un chiffre d'affaires trimestriel encore meilleur que prévu et des prévisions rassurantes. Le numéro deux français des vins et spiritueux est victime du manque de certitude du marché. Depuis plusieurs mois, les valeurs du luxe et des vins et spiritueux sont malmenées en raison des craintes suscitées par l'indéniable ralentissement de la croissance chinoise. Sauf que cet accès de faiblesse tarde à se concrétiser chez les leaders du secteur, LVMH, Kering, Pernod Ricard et Rémy Cointreau.

En conférence de presse, le directeur financier, Luca Marotta, a assuré que ses ventes de cognac en Chine devraient continuer à progresser dans les mois à venir au même rythme qu'au troisième trimestre de son exercice fiscal 2018/2019, soit de plus de 20%.

Des propos qui ne semblent pas avoir convaincu les investisseurs. A moins que ces derniers ne prennent prétexte de cette publication pour prendre une partie de leurs bénéfices sur un titre à priori bien valorisé.

L'action se traite en effet à 27,7 fois les bénéfices estimés pour 2020-21, soit un multiple de valorisation plus proche de celui du luxe que des vins et spiritueux (20,3 fois pour Diageo , leader mondial du secteur).

Au troisième trimestre 2018/2019 clos fin décembre, le groupe charentais a favorablement surpris en dévoilant un chiffre d'affaires de 348 millions d'euros, en croissance organique de 8,7%, contre un consensus de +8,2%.

Surtout, le cognac Rémy Martin, principal centre de profits du groupe, a vu sa croissance organique grimper de 15,6% entre octobre et décembre 2018, après une hausse de 12,2% au cours des trois mois précédents, dépassant largement les 13,3% anticipés par les analystes.

Compte tenu de ces éléments, Rémy Cointreau confirme son objectif d'une croissance de son résultat opérationnel courant sur l'exercice 2018-2019, à devises et périmètre constants.

Bryan Garnier a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 136 euros sur Rémy Cointreau après l'annonce d'un chiffre d'affaires du troisième trimestre supérieur au consensus. Ce dernier note que le titre a été pénalisé par les craintes d'un ralentissement brutal de la Chine. Le scénario du bureau d'études reste celui d'une décélération progressive avec une croissance durable d'environ 10 à 15% pour Rémy Cointreau.