Beyrouth (awp/afp) - Carlos Ghosn a affirmé mercredi vouloir "défendre (ses) droits" auprès des groupes Renault et Nissan dont il est l'ex-PDG, notamment ses droits à la retraite, assurant ne pas avoir démissionné de ses fonctions à la tête du constructeur français.

"J'ai demandé à partir à la retraite et je défendrai mes droits en tant que personne qui a travaillé autant d'années, qui a rendu autant de services et qui a droit à une retraite", a-t-il martelé lors de sa première conférence de presse à Beyrouth depuis sa fuite du Japon.

"Je n'ai absolument pas l'intention d'abandonner mes droits (...). J'ai des droits vis-à-vis de Nissan, vis-à-vis de Renault, qui n'ont pas été respectés, et je compte bien les réclamer en justice", a insisté le magnat déchu de l'automobile.

"Je crois dans la justice française, et je crois, d'une certaine manière aussi, à la justice japonaise. (...) Je n'ai pas à attaquer qui que ce soit, je vais défendre mes droits", a poursuivi M. Ghosn sans préciser les procédures envisagées.

Il a vigoureusement démenti avoir démissionné de son poste à la tête de Renault, assurant s'être simplement "retiré" après son arrestation au Japon et avoir désormais "demandé à partir à la retraite".

"On a dit qu'en janvier (2019), j'avais démissionné de Renault, ce qui est faux (...). C'est une forfaiture de dire que j'ai démissionné", a-t-il affirmé.

"Je me suis retiré pour permettre à Renault de fonctionner normalement alors que j'étais en prison. Dire que ça c'est une démission, c'est un travestissement de la réalité", a-t-il déclaré.

Faisant l'objet de quatre inculpations au Japon, où il est accusé de malversations financières, Carlos Ghosn fait également l'objet de plusieurs procédures judiciaires en France.

Contacté par l'AFP, Renault a déclaré ne vouloir faire "aucun commentaire". "Le 24 janvier 2019, le conseil d'administration de Renault avait pris acte de sa démission", a simplement rappelé un porte-parole.

Dans une lettre reçue par l'entreprise le 23 janvier, M. Ghosn avait écrit qu'il faisait part de sa décision de "mettre un terme à ses mandats" de président du conseil d'administration et de directeur général de Renault.

Les déclarations de M. Ghosn mercredi laissent donc supposer une bataille juridique pour faire valoir qu'il demandait en fait à partir à la retraite et non qu'il annonçait sa démission, avec en jeu le versement de sa "retraite chapeau".

Renault avait annoncé début avril que Carlos Ghosn ne pouvait prétendre à une retraite chapeau faute d'être encore présent comme mandataire social au moment de faire valoir ses droits à la retraite.

afp/rp