(Actualisation: nouvelles déclarations de Hiroto Saikawa sur le conseil opérationnel, déclarations de Jean-Dominique Senard et de Thierry Bolloré au sujet des projets transversaux, cours de Bourse, commentaire d'analyste)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'alliance tripartite constituée des constructeurs automobiles Renault, Nissan et Mitsubishi a annoncé mardi la création d'un nouveau conseil opérationnel, dont Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration du groupe au losange, sera le président. Les directeurs généraux de Renault, Nissan et Mitsubishi siègeront également à ce conseil opérationnel de l'Alliance.

"Le nouveau conseil opérationnel de l'Alliance sera chargé de la coordination opérationnelle entre Renault, Nissan et Mitsubishi et prendra de nouvelles initiatives de nature à créer de la valeur pour leurs actionnaires et salariés respectifs", ont précisé les parties dans un communiqué de presse commun.

Au sortir de la crise "Ghosn", la création du nouveau conseil opérationnel de l'Alliance a pour objectif d'aider Nissan, Renault et Mitsubishi à exprimer leur plein potentiel et à être ensemble "le leader d'un marché automobile mondial hautement compétitif et en évolution accélérée", ont expliqué les trois groupes.

Cet organe sera le seul à même de superviser les opérations et la gouvernance de l'Alliance, en lieu et place de Renault-Nissan BV et Nissan-Mitsubishi BV. A cet effet, il sera le visage et le premier pilote du "nouveau départ" de l'Alliance, précise le communiqué.

Une nouvelle structure jugée plus équilibrée que Renault-Nissan BV

Hiroto Saikawa a indiqué, lors d'une conférence de presse commune avec les autres dirigeants, que l'avenir de Renault-Nissan BV et Nissan-Mitsubishi BV serait discuté plus tard par les constructeurs. Le directeur général de Nissan a également estimé que la nouvelle structure permettait d'avoir un "très bon équilibre", au contraire de Renault-Nissan BV dont l'équilibre était selon lui "biaisé". "Il s'agit d'une approche gagnante-gagnante", a-t-il fait valoir.

Concernant son mode de fonctionnement, le nouveau conseil opérationnel prévoit de se réunir chaque mois, à Paris ou Tokyo, et informera régulièrement l'ensemble des parties prenantes de ses principales initiatives et réalisations. Le conseil opérationnel de l'Alliance initiera la création de comités opérationnels spécifiques qui formuleront des recommandations sur les nouvelles pistes de création de valeur entre les trois constructeurs automobiles.

Jean-Dominique Senard, a précisé que des "projets transversaux majeurs" allaient être lancés, avec à leur tête des chefs de projet qui "auront de l'autonomie" et "reporteront directement au conseil opérationnel". Cette ligne directe doit permettre à l'Alliance de gagner en fluidité. "Dans la configuration existante nous perdions énormément de temps dans le reporting" en raison des "nombreuses couches" qui existent au sein des sociétés, a souligné Thierry Bolloré, le directeur général de Renault. Cela a créé "une viscosité" dont le but est de se "débarrasser", a-t-il ajouté.

Les accords formels de la création de ce nouveau conseil seront signés à l'occasion du vingtième anniversaire de l'Alliance.

Senard "candidat naturel" à la vice-présidence de Nissan

Le futur rôle de Jean-Dominique Senard au sein du conseil d'administration de Nissan a par ailleurs été clarifié. Le protocole d'accord sur la création du conseil opérationnel auxquels sont arrivés les trois constructeurs stipule que le président de Renault est un "candidat naturel" pour le poste de vice-président de Nissan.

"Je ne brigue pas la présidence de Nissan", a insisté Jean-Dominique Senard lors de la conférence de presse.

Interrogé sur l'avenir des participations croisées entre les différents groupes, Jean-Dominique Senard a affirmé que la création de ce conseil "n'avait rien à voir avec les structures actionnariales". Le président de Renault a également affirmé que le temps n'était pas venu de discuter du RAMA [restated alliance master agreement], l'accord régissant les relations entre Renault et Nissan et qui n'est pas modifié par la création du conseil opérationnel.

Renault détient actuellement 43,4% de Nissan qui de son côté possède 15% du capital de Renault et 34% de celui de Mitsubishi.

A la Bourse de Paris, l'action Renault prend 0,3%. "Jean-Dominique Senard a insisté sur le potentiel de l'Alliance, que tout le monde connaît, mais il n'a malheureusement pas montré comment il allait l'optimiser", pointe un analyste.

-Dimitri Delmond et Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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