Carlos Ghosn, accusé d'abus de confiance aggravé, sera ainsi maintenu en détention jusqu'au 11 janvier. Il nie les allégations formulées contre lui.

Personne n'a pu être joint au bureau de l'avocat de Carlos Ghosn, Motonari Otsuru, ce lundi étant un jour férié au Japon.

Un porte-parole de Nissan a déclaré que le groupe automobile n'était pas en position de faire un commentaire.

"L'enquête de la société est en cours et son champ d'action continue de s'élargir", a seulement dit le porte-parole.

La décision de prolonger la durée de la détention de Carlos Ghosn intervient à la veille de l'échéance d'une précédente période de détention de 10 jours.

A l'issue d'une première période de détention, Carlos Ghosn a été inculpé le 10 décembre pour n'avoir pas déclaré l'intégralité de sa rémunération chez Nissan de 2010 à 2015. Le même jour, l'enquête a été élargie aux trois années suivantes, ce qui a entraîné immédiatement une nouvelle mise en détention.

Le PDG de Renault et de l'alliance Renault-Nissan a été de nouveau placé en état d'arrestation le 21 décembre sur la base de nouvelles accusations, selon lesquelles il aurait fait passer dans les comptes du constructeur automobile japonais des pertes de 1,85 milliard de yens (14,5 millions d'euros) sur des investissements personnels.

La semaine dernière, l'ancien administrateur de Nissan Greg Kelly, soupçonné de complicité, a été libéré sous caution, un tribunal ayant décidé de ne pas prolonger sa détention en attendant son procès.

Greg Kelly avait été arrêté le même jour que Carlos Ghosn, le 19 novembre. Il nie les accusations portées contre lui.

Bien qu'évincés dès novembre, les deux hommes restent techniquement membres du conseil d'administration de Nissan car ils ne peuvent être révoqués que par les actionnaires.

Depuis l'arrestation de Carlos Ghosn, Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, a appelé à des changements pour atténuer l'influence de l’actionnaire majoritaire Renault.

Le dossier Ghosn a également braqué les projecteurs sur le système pénal japonais, notamment la pratique de longues périodes d'incarcération pendant l'instruction et l'interdiction faite aux avocats de la défense d'assister aux interrogatoires, qui peuvent durer huit heures par jour.

(Jean Terzian et Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Daniel Leussink