(Actualisation: précisions sur les négociations en cours)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur automobile Renault a annoncé mardi que son conseil d'administration avait "décidé de continuer d'étudier avec intérêt l'opportunité" d'un approchement avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA).

Le conseil de Renault se réunira à nouveau le mercredi 5 juin en fin de journée.

Dans un communiqué, le constructeur automobile a rappelé que son conseil s'était réuni mardi afin de revoir "en détail les éléments constitutifs de la proposition reçue de FCA (Fiat Chrysler Automobiles) le 27 mai dernier concernant une potentielle fusion à 50/50 entre Renault SA" et le groupe italo-américain.

Plusieurs points font encore l'objet de discussions, notamment la place de Nissan dans ce rapprochement et la gouvernance du futur groupe, a indiqué une source proche du dossier, qui a précisé que ces sujets seraient abordés mercredi.

Les administrateurs de Renault n'ont pas encore pu prendre connaissance de la proposition finale de Fiat Chrysler, selon des personnes proches du dossier. Les contours de la fusion étaient encore en cours de négociation au moment de la réunion du conseil. Les avocats des deux sociétés ainsi que l'Etat français - qui détient 15% du capital de Renault - se trouvaient dans le même bâtiment pour finaliser les termes d'un accord qui doit être soumis au vote du conseil mercredi. "Nous y passerons la nuit s'il le faut", a indiqué une des personnes interrogées.

Un responsable du gouvernement français a souligné la nécessité de ne pas précipiter les négociations. "Il n'y a d'accord sur rien tant qu'il n'y a pas d'accord sur tout", a-t-il ajouté.

Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, avait pour sa part prévenu lundi qu'une fusion entre le groupe tricolore et FCA nécessiterait "un examen fondamental" de la relation entre le constructeur japonais et son allié français. Renault détient 43,4% de Nissan qui lui-même possède 15% du capital du constructeur français.

Des sources interrogées par le Wall Street Journal ont indiqué que l'Etat français souhaitait obtenir un siège au sein du conseil d'administration de la future entité combinée et voulait que son siège opérationnel soit basé à Paris. L'Etat pousse également pour que Jean-Dominique Senard, le président du conseil d'administration de Renault, soit nommé directeur général de la future entité combinée pour une période d'au moins quatre ans.

Plusieurs voix se sont élevées contre le projet de fusion. Le fonds d'investissement Ciam a notamment écrit aux administrateurs du groupe français. L'investisseur activiste estime que l'opération profiterait "bien plus" à FCA qu'à Renault, "tant du point de vue industriel que du point de vue financier".

Bien que son projet ait été dévoilé après que l'action Renault a fortement chuté, FCA nie toute manoeuvre opportuniste. L'industriel italo-américain affirme au contraire que son projet tient compte de son poids boursier plus important et de ses perspectives porteuses sur le marché nord-américain.

-Nick Kostov, The Wall Street Journal, François Schott et Julien Marion, Agefi-Dow Jones; fschott@agefi.fr ed: ECH/TVA

Agefi-Dow Jones The financial newswire