PARIS/LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le gouvernement français cherche à obtenir des concessions de la part de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) en échange de son soutien au projet de fusion du groupe italien avec Renault. Ces demandes incluent le choix de Paris comme siège du groupe fusionné et la présence de l'Etat français à son conseil d'administration, ont indiqué des sources proches du dossier.

Les deux parties, française et italienne, sont d'accord sur le principe d'une fusion à 50/50, telle que proposée par Fiat Chrysler la semaine dernière à Renault. Les discussions portent sur d'autres éléments tels que l'emploi, la répartition des postes-clés et des sièges au conseil d'administration, ont précisé ces sources.

La localisation du siège du futur groupe constitue l'un des points les plus sensibles. FCA a proposé que le groupe soit domicilié aux Pays-Bas, mais cela laisse la question du siège opérationnel ouverte. L'Etat français souhaite son ancrage à Paris mais Fiat Chrysler ne veut pas marginaliser Turin et Détroit, où se trouvent aujourd'hui ses centres de décision, ont précisé certaines des sources.

Le gouvernement français veut également obtenir un siège au conseil d'administration du futur groupe, et pousse pour que Jean-Dominique Senard soit nommé pour un mandat d'au moins quatre ans à la direction générale de l'entité combinée. FCA a proposé de confier la direction générale du groupe au président du conseil d'administration de Renault, tandis que la présidence non exécutive serait assurée par le président de Fiat Chrysler, John Elkann. Sa proposition ne précise pas la durée de leurs mandats respectifs.

Paris ne s'attend pas à ce que toutes ses demandes soient satisfaites, mais espère obtenir des concessions afin de rendre le projet plus acceptable en France.

Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a échangé par téléphone avec John Elkann, à plusieurs reprises vendredi, et son directeur de cabinet a rencontré le patron italien samedi à Paris, a indiqué un porte-parole à Bercy. Bruno Le Maire a par ailleurs rencontré dimanche le président du conseil d'administration de Renault, Jean-Dominique Senard.

Plusieurs médias en France se sont fait l'écho de ces demandes au cours du week-end. Pour l'heure FCA n'a fait aucune concession et l'ouverture de discussions officielles entre les deux groupes doit encore être validée par le conseil d'administration de Renault, qui se réunira mardi.

-Nick Kostov et Ben Dummett, The Wall Street Journal (Version française François Schott) ed: ECH

(Eric Sylvers a contribué à cet article)

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