Quelques jours après son officialisation, le projet de fusion entre Fiat Chrysler et Renault rencontrerait son premier obstacle. En cause : les termes financiers de l’accord proposé par le constructeur italo-américain au français. Selon les Echos, FCA aurait fermé la porte à toute négociation. « L’offre n’est pas négociable (…) C’est à prendre ou à laisser, et rapidement ! », dit-on dans l’entourage de FCA rapporte le quotidien.

Cela se traduit par un recul de Renault (-4,50%) et FCA (-4,43%) sur les places de Paris et Milan, dans un contexte boursier agité pour l'ensemble du secteur automobile.

Contacté par AOF, Renault n'a pas souhaité faire de commentaires.

Le problème concerne la valorisation retenue par FCA pour Renault. Celle-ci se base sur le cours de Bourse du 24 mai dernier, qui représentait un plus bas de 5 ans pour le français. L'affaire Carlos Ghosn a pesé ces six derniers mois.

" Si Renault est jugé sous-valorisé, c'est parce que l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi ne marche pas, qu'elle a cessé de générer des synergies ", plaide une source italienne citée par les Echos.

" Or, comme Nissan refuse toute fusion pour l'instant, cela ne va pas s'arranger : c'est une situation structurelle ", a-t-elle ajouté.

FCA peut également avancer que son cours de Bourse n'est pas au mieux de sa forme : l'action a perdu 40% depuis un an. Le constructeur italo-américain peut également pointer du doigt l'envolée de Renault en Bourse lundi dernier (+12,09%), là où Fiat se contentait d'un gain de 7,35%. Signe que le français aurait plus à gagner de cette fusion, selon les investisseurs.

Rappelons que ce projet de fusion entre égaux proposé par FCA prévoit la création d'une holding qui serait enregistrée aux Pays-Bas, dans laquelle FCA et Renault détiendrait chacun 50% des actions. Pour combler l'écart de valorisation entre les deux groupes, FCA verserait au préalable un dividende exceptionnel de 2,5 milliards d'euros à ses actionnaires. La holding sera cotée à Paris, Milan et New York.

Au sein de la nouvelle entité, les actionnaires principaux seront Exor (famille Agnelli avec 14-15 % du capital), l'Etat français (7,5 %) et Nissan (7,5 %) indiquait JPMorgan il y a quelques jours. L'expert pense qu'il faudra aisément plus de 12 mois pour que l'opération soit réalisée.

De son côté, Morgan Stanley soulignait les risques politiques (la volonté de l'Etat français de protéger l'emploi) et réglementaires (autorisation des autorités anti-trust) qui pourraient peser sur cette fusion.


Valeurs citées dans l'article : Renault, Fiat Chrysler Automobiles