Renault ne parvient pas à rebondir sur la place de Paris. Ainsi, le titre du constructeur automobile recule de 1,20% à 58,35 euros, après avoir déjà abandonné 8,43% hier. L’arrestation de Carlos Ghosn au Japon sur fonds de pratiques financières inappropriées a déclenché des réactions en chaîne, qui soulèvent de multiples questions sur l’avenir de l’Alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi.

Mitsubishi Motors souhaite démettre rapidement Carlos Ghosn de ses fonctions de président du conseil d'administration. Une position partagée par Nissan qui veut retirer à Carlos Ghosn ses fonctions de Président de Nissan.

La question de la vacance du pouvoir au sein de Renault se pose également, alors que Carlos Ghosn pourrait rester plusieurs semaines en détention au Japon.

Un Conseil d'Administration de Renault se réunira dans la soirée pour décider de la marche à suivre. Selon les Echos, les rênes de Renault pourrait être confié à un tandem intérimaire formé par l'administrateur référent Philippe Lagayette et le numéro deux du groupe automobile Thierry Bolloré.

Face à cette affaire, les réactions d'analyste ont été nombreuses. Jefferies estime que l'Alliance ne peut plus éviter la question de la concentration excessive des responsabilités au niveau de la direction. De plus, l'analyste rappelle que si Carlos Ghosn a acquis une grande crédibilité en redressant Nissan, son bilan s'avère plus mitigé depuis qu'il a pris la tête de Renault.

De son côté, Invest Securities estime peu probable une crise allant jusqu'à la dissolution de l'Alliance et juge la réaction du marché hier théoriquement exagérée pour un titre déjà sous-évalué.

Le constat est partagé par Oddo BHF pour qui Renault et Nissan sont aujourd'hui trop étroitement liés industriellement pour que la structure organisationnelle de l'Alliance puisse être remise en cause. Tout retour en arrière se traduirait par une forte augmentation des coûts de développement et des coûts variables qui mettrait en péril la durabilité de Renault et de Nissan, estime l'analyste.

Cependant, selon l'expert, une modification des structures de l'alliance et un rééquilibrage vers Nissan semblent maintenant plus probables.