L'assemblée générale, qui a également octroyé à Carlos Ghosn un nouveau mandat de quatre ans, s'est prononcée à 56,5% en faveur de son enveloppe de rémunération au titre de l'an dernier, qui s'ajoute aux 9,2 millions d'euros touchés au titre de ses fonctions chez Nissan.

Le PDG, dont les éléments de salaire avaient été rejetés par l'AG en 2016 puis validés l'année suivante, a accepté de réduire de 30% environ sa rémunération pour 2018 afin de s'assurer le soutien de l'Etat français à son renouvellement.

Principal actionnaire de Renault avec 15% du capital, l'Etat avait voté contre la rémunération de 2017 mais a voté pour celle de 2018.

La rémunération de Carlos Ghosn au titre de l'exercice en cours a pour sa part été approuvée à une large majorité de 87,89%, tout comme son mandat d'administrateur, renouvelé avec 82,18% de voix pour.

L'homme fort de Renault a promis de mettre à profit ses quatre années supplémentaires à la tête du groupe pour renforcer l'alliance avec Nissan et Mitsubishi et garantir ainsi la pérennité de l'édifice une fois qu'il aura pris sa retraite.

"Nous avons déjà bien progressé dans cette réflexion. On arrivera à converger assez vite", assurait-il dans une interview au Figaro diffusée à la veille de l'AG. "Mon mandat à venir durera quatre ans. Mais il faut que ce soit proposé bien avant la fin du mandat, et même plutôt au début."

RIEN DANS LE DOS DE RENAULT OU NISSAN

Le sujet d'une intégration plus poussée entre Renault et Nissan reste sensible, en France comme au Japon. Renault possède 43,4% de Nissan, qui détient à son tour 34% de Mitsubishi et 15% de Renault, mais sans aucun droits de vote dans son partenaire français.

"Quel que soit le schéma final, il sera agréé par les conseils de chaque entreprise", ajoutait Carlos Ghosn dans Le Figaro. "Rien ne se fera dans le dos de l'une ou l'autre, ou d'un actionnaire ou d'un autre."

Il a d'ores et déjà donné des gages sur l'emploi à l'Etat français en annonçant jeudi un investissement de plus d'un milliard d'euros d'ici à 2022 pour développer son offre de voitures électriques en France.

Intervenant pour la première fois en public depuis l'annonce, en mai, du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, Carlos Ghosn a souligné qu'il croyait toujours au potentiel à long terme d'un pays devenu le huitième marché de Renault.

"Ce n'est pas la première fois que l'Iran subit les sanctions, nous n'avons jamais abandonné l'Iran", a-t-il dit. "Cependant, nous n'allons pas faire cela aux dépens des intérêts de Renault. Nous veillerons bien à ce que notre présence en Iran ne nous provoque pas des mesures de rétorsion, directes ou indirectes, de la part des autorités américaines."

"En fonction de ce dialogue, nous adapterons la voilure en Iran", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter:

"Nous ne pouvons pas nous permettre de subir des sanctions (...) nous serons en contact direct avec l'administration américaine pour être sûr que nous ne mettons pas Renault en péril en poursuivant, même une présence diminuée, en Iran."

Le groupe PSA a quant à lui annoncé dès le début juin avoir commencé à suspendre les activités de ses coentreprises en Iran.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

Valeurs citées dans l'article : Renault, MITSUBISHI MOTORS CORPORATION, Nissan Motor Co Ltd